Auteur/autrice : Laurent Guéna

Le « continent blanc » attire de plus en plus de voyageurs : 118.000 touristes en 2024-2025, contre 36.000 dix ans plus tôt. Mais cette ruée met en péril un écosystème déjà fragilisé par le réchauffement climatique. Selon une étude parue dans Nature Sustainability, les particules issues des navires, avions et infrastructures noircissent la neige, accélérant sa fonte. Chaque visiteur générerait en moyenne 6.4 tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles d’un Européen. Tandis que les opérateurs vantent leurs efforts (propulsion hybride, conférences scientifiques, quotas de débarquements), chercheurs et géographes dénoncent une « aberration » et appellent à un encadrement strict, alors que la fréquentation pourrait atteindre 500.000 personnes d’ici 2040. Les manchots ont en froid dans le dos.

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Les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis ont un effet inattendu : de nombreux Canadiens choisissent désormais la Guadeloupe pour leurs vacances. Le nombre de passagers canadiens a doublé en deux ans, passant de 44.798 en 2022 à plus de 90.000 en 2024. La tendance se poursuit, avec de nouveaux vols directs prévus depuis Toronto et Québec dès la fin 2025. Une clientèle « très sympathique, qui profite pleinement de son séjour », souligne Carole Adam, directrice marketing du groupe hôtelier Des Hôtels & Des Îles, et surtout plus dépensière que les visiteurs venus de métropole. Pour les acteurs du tourisme, c’est une aubaine, mais l’archipel reste confronté à des défis : coupures d’eau récurrentes, prix élevés, offre hôtelière haut de gamme limitée (seul un quart des hôtels classés 4*). Un autre défi pour le tourisme guadeloupéen concerne la formation du personnel dans l’hôtellerie et la restauration. « Avec le covid, on a vu des gens se désengager du métier de l’hôtellerie-restauration, mais on sent que l’intérêt reprend », explique Carole Adam. Elle souligne aussi le rôle positif de l’école hôtelière du Gosier, qui forme « des jeunes d’une manière très qualitative, avec des stages effectués à l’étranger. À leur retour, ils sont motivés et qualifiés ». Et capables de s’exprimer en anglais.

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En Cappadoce, une vidéo de 12 secondes a suffi à déclencher une tempête judiciaire. On y voit une touriste étrangère réaliser une démonstration de pole dance autour d’un mât surmonté du drapeau turc, à Uçhisar. Les images, devenues virales, ont conduit le gouvernorat de Nevsehir à annoncer l’ouverture d’une enquête pour « insulte au drapeau turc« . La jeune femme, dont la nationalité n’a pas été précisée, encourt jusqu’à trois ans de prison. Les autorités locales dénoncent un « odieux incident » qui aurait piétiné « les valeurs nationales et morales de notre nation bien-aimée ». Dans le pays, le drapeau rouge et blanc est un symbole sacré, omniprésent dans l’espace public, et son irrespect constitue un délit.

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Près de la moitié des arrivées touristiques au Maroc proviennent chaque été des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Mais en 2025, leur colère a éclaté sur les réseaux sociaux : vidéos virales de parkings à 5 euros, témoignages « d’arnaques » dans les restaurants ou sur les plages, séjours raccourcis ou reportés… Certains en viennent à envisager la Turquie ou le Portugal comme alternatives. Si les arrivées de MRE progressent encore (+13% cet été), un expert, Zoubir Bouhoute, parle d’un « ralentissement« , signe que la fidélité des diasporas a des limites. Les professionnels du tourisme doivent composer avec des visiteurs qui consomment moins – hôtels et restaurants délaissés au profit des familles ou résidences secondaires – et qui attendent davantage de considération. Les MRE, rappelle la presse marocaine, restent des touristes comme les autres.

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Grand succès pour le Brésil. Le plus vaste pays d’Amérique du Sud a été la révélation de l’été pour nos compatriotes, avec un bond de 63 % des réservations. Sur la même lancée, le Japon enchaîne les records : le pays du Soleil levant, où un ras-le-bol touristique perce, a déjà accueilli 21,5 millions de visiteurs étrangers en six mois. En revanche, les États-Unis de Donald Trump connaissent un fort désamour, attribué à la politique clivante du président américain, même si la flambée des tarifs n’y est certainement pas pour rien. Les compagnies aériennes ont bien tenté de rallumer la flamme avec de rarissimes promotions – comme un Paris-Los Angeles à 180 € fin mai – mais sans effet. Pour les portefeuilles moins épais, pas d’échappée possible vers la Martinique ou la Guadeloupe : les prix des billets d’avion vers l’Outre-mer ont frôlé les 1.000 € l’aller-retour en classe éco, et restent scotchés au plus haut. Un dossier pour le prochain ministre de l’Outre-mer.

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Face à une baisse de fréquentation (-7 % par rapport à 2024), la Thaïlande lance une campagne inédite : 200.000 billets d’avion offerts aux touristes étrangers entre septembre et novembre. L’opération, pilotée par le ministre du Tourisme Sorawong Thienthong, vise à dynamiser le tourisme intérieur en incitant les visiteurs à découvrir des provinces moins fréquentées. Pour en bénéficier, les voyageurs devront réserver auprès de six compagnies locales (Thai Airways, Thai AirAsia, Bangkok Airways, Nok Air, Thai Lion Air et Thai Vietjet). Seuls les vols intérieurs sont concernés, à condition que les passagers n’aient pas déjà réservé un vol international vers la Thaïlande. Le gouvernement espère générer 8.8 milliards de bahts (235 M€) de retombées économiques, pour un coût estimé à 18.5 M€. Un pari raisonné.

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