Auteur/autrice : Laurent Guéna

Des milliers de manifestants ont défilé dimanche dans une douzaine de villes du sud de l’Europe (Barcelone, Palma, Gênes, Lisbonne, San Sebastián…) pour dénoncer une « touristification » qui, selon eux, défigure les centres historiques, chasse les habitants et mine les solidarités locales. À Barcelone, les slogans « Your holidays, my misery » ou « Mass tourism kills the city » ont rythmé la marche. À Lisbonne, une statue de saint Antoine a symboliquement été expulsée de son église pour illustrer l’impact de l’afflux touristique. Partout, les collectifs dénoncent une marchandisation accélérée du tissu urbain, au profit de quelques investisseurs. Le mouvement veut déplacer le débat : ce n’est plus seulement le surtourisme qui est pointé, mais bien le modèle économique et culturel qui transforme les villes vivantes en parcs de loisirs.

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Contre la tentation « no kid », le gouvernement dégaine un label « Le choix des familles 2025 ». Objectif : valoriser les lieux qui accueillent volontiers les enfants. « On va lancer un sticker pour dire que cet établissement oui, il accueille [les enfants], vous êtes les bienvenus », a précisé Sarah El Haïry, Haut-commissaire à l’Enfance. La vignette, rouge avec une poussette stylisée, sera attribuée sur recommandation des familles, via une plateforme en ligne. Elle garantira : tarifs enfants, animations dédiées, personnel bienveillant, équipements adaptés. Cette initiative s’inscrit dans la lutte contre l’exclusion des mineurs de certains hôtels, restaurants ou loisirs. Une belle promesse… qui pourrait faire un peu de bruit.

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Elles sont de plus en plus nombreuses à partager leurs aventures en solo. « Voyager seule est un moyen d’émancipation », résume Lucie Azema, auteur de Les Femmes aussi sont du voyage. Si certaines y voient un « acte féministe« , d’autres, comme Allison Aubry, refusent l’étiquette : « Je serais un mec, je ferais pareil. » La sécurité reste une préoccupation majeure : « On me demande souvent : ‘T’as pas peur ?’ Je pense que je serais un mec, on ne me dirait pas ça », note Allison. D’après la sociologue Karine Esselin, ces voyageuses évoquent plus souvent les violences sexistes vécues chez elles que des agressions en voyage. Profils dominants : jeunes, diplômées, classes moyennes. Et un fil rouge : conquérir sans complexe l’espace public, encore perçu comme masculin dans bien des sociétés.

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