Auteur/autrice : Laurent Guéna

Selon l’autorité britannique de l’aviation civile (CAA), « en raison de la pénurie de salariés tant dans les aéroports qu’au sein des compagnies, seuls 63% des vols ont opéré à l’heure », avec une marge de 15 minutes, soit « une baisse par rapport aux niveaux d’avant la pandémie ». 75% des vols étaient en effet à l’heure en 2019. Par ailleurs, environ 2% de l’ensemble des vols ont été annulés en 2022, particulièrement en mai et en juin. Il s’agit « d’un niveau inacceptable d’annulations et de retards », a critiqué Anna Bowles, responsable consommateurs de la CAA, disant s’attendre à une « amélioration des performances des compagnies aériennes en 2023 ». Au passage, on apprend que l’Espagne, dont les îles Canaries, a été la destination européenne la plus populaire au départ du Royaume-Uni, représentant environ 16% de tous les passagers transportés.

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L’approvisionnement en kérosène de l’Ile-de-France et de ses aéroports par la Normandie devient critique en raison des grèves dans les raffineries. Compte tenu de cette situation, le gouvernement a « pris un arrêté de réquisition » à l’égard des grévistes de la raffinerie Total Energies de Normandie, mise à l’arrêt le week-end dernier. « Mais il n’a pas été décidé de le notifier à ce stade », a ajouté le ministère. De son côté, la Direction générale de l’aviation civile prévient depuis plusieurs jours les compagnies aériennes que les réserves de kérosène dans les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly sont « sous tension », les incitant à prendre leurs précautions : « Pour éviter tout problème opérationnel, tous les vols à destination des aéroports parisiens sont appelés à emporter le maximum de carburant depuis leur aéroport d’origine, dans la limite des capacités opérationnelles de l’appareil. » Heureusement, il nous reste le train…

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Quels vols risquent le plus d’être annulés les jours où la DGAC demande aux compagnies de réduire leur programme ? D’une manière générale, les destinations avec une forte fréquence de rotation par jour sont supprimées en priorité. Chez Easyjet, par exemple, un trajet Paris-Toulouse sera plus facilement annulé « puisqu’on sait qu’il y en a quatre dans la journée ». A l’inverse, précise la low cost, « on va protéger les vols qui ont peu de fréquence, sont très éloignés ou pour lesquels on est les seuls à faire le trajet comme pour un Nantes-Londres ». Autre critère à prendre en compte : le taux de remplissage des avions. « On protège les vols les plus remplis, indique Air France, qui précise compter en termes d’allers-retours, et non en vol simple. » Ensuite, « l’équipe commerciale trouve les meilleures solutions de report pour nos clients. » Ou les moins mauvaises.

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Avec 174 millions de passagers, le trafic des aéroports français a retrouvé son niveau de… 2013. Il est encore en retrait de 19% par rapport à 2019, ce qui est deux points de mieux que la moyenne européenne. A elles seules, les compagnies à bas coût ont transporté 69,5 millions de passagers en France. C’est un million de moins qu’en 2019. Il en manque encore 37 millions pour les compagnies traditionnelles. De fait, la part du bas coût n’a jamais été aussi forte en France avec 43% du trafic en France métropolitaine. Elle n’était que de 35% en 2019, même s’il faut préciser que l’Hexagone était traditionnellement en retrait par rapport à ses voisins européens. Par ailleurs, Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français, note que les low cost drainent désormais une part non négligeable de trafic affaires. C’est le cas entre autres avec Easyjet depuis plusieurs années déjà, mais aussi avec Transavia qui a récupéré une partie du réseau domestique d’Air France. A se demander à quoi servent désormais les compagnies traditionnelles.

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Ryanair a lancé une pétition intitulée « Protéger les passagers – garder le ciel de l’UE ouvert » auprès de ses clients, leur demandant d’appuyer ses appels aux autorités européennes pour pouvoir survoler le territoire français, même en cas de grèves des contrôleurs aériens. Le transporteur aérien affirme que le mouvement des contrôleurs aériens français a retardé ou annulé les vols de plus d’un million de passagers depuis le début de l’année. « La plupart des passagers perturbés ne volent pas vers/depuis la France mais survolent l’espace aérien français en route vers leur destination », affirme la compagnie, qui estime que la loi française protège davantage les vols depuis ou vers les aéroports de l’Hexagone. Ryanair dit vouloir remettre sa pétition, lancée sur internet, à la Commission européenne lorsqu’elle aura été signée par 1 million de personnes. Vous savez ce qui vous reste à faire si vous voulez donner un coup d’aile à Ryanair.

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