Catégorie : Drôle d’époque

Le salon Swissport du terminal 5 de l’aéroport O’Hare à Chicago est considéré comme l’un des pires salons d’aéroport des États-Unis. Sans fenêtres, exigu et mal entretenu, il propose des en-cas basiques : sandwichs emballés, nouilles instantanées, muffins industriels. Il affiche des notes catastrophiques : 1,8 sur 5 sur Google et 1,5 sur Yelp. On notera que ce salon a aussi ses supporters. « Cet endroit est génial, écrit un passager sur Google. Les boissons sont gratuites. Il y a des nouilles et des oursons en gélatine. C’est mieux que de payer 7 dollars le sachet pour les oursons au kiosque. Il faut que les gens arrêtent de détester ce salon. » On retiendra ces deux avis de buveurs de salon. Le premier : « Seul point notable : l’absence de barman, ce qui permet de consommer autant que l’on veut. » Le second : « L’expérience est tellement morose qu’il faut être ivre pour en profiter. » Ils ont bien raison : en voyage, mieux vaut toujours voir le verre à moitié plein.

NB

Des scientifiques ont observé pour la première fois des chimpanzés sauvages d’Afrique de l’Ouest manger et partager des fruits fermentés contenant de l’alcool. Comme ces gros fruits ronds tombés de l’arbre à pain africain (treculia africana) qui contiennent une teneur en alcool (assez faible) allant jusqu’à 0,61% en volume. Mais les animaux ne s’enivrent pas, assurent les scientifiques. S’enivrer contredit leur instinct de survie. Visiblement, ce n’est pas le cas de l’humain. Le chimpanzé serait-il plus sage que nous ? Comme le dit le proverbe chinois : « Quand le singe désigne la Lune, l’homme regarde le doigt. »

NB

Il arrive bien habillé, parle peu (sauf pour râler), commande du vin (mais critique la carte), et repart avec une impression mitigée sur le monde. C’est le portrait-robot du touriste français qui ressort d’un article publié par The Telegraph, où des experts du tourisme en France, Espagne, Italie et Grèce ont recueilli les impressions des locaux sur les touristes étrangers. L’appréciation du bulletin de notes des Français : globalement cultivés et élégants, mais froids, peu démonstratifs… et légèrement obsédés par leur cuisine. On relativise : tout cela est issu d’un journal anglais qui a peut-être encore en travers de la gorge la punchline de Jacques Chirac : « Ah la cuisine anglaise… Au début, on croit que c’est de la merde et ensuite, on regrette que ça n’en soit pas ».

LG

Ce week-end, Pékin a accueilli une première mondiale : un semi-marathon où 21 robots humanoïdes ont affronté environ 12.000 coureurs humains sur un parcours de 21,1 km. Organisée dans le quartier high-tech de Yizhuang, cette initiative visait à mettre en lumière les progrès de la robotique chinoise. Le meilleur humain a terminé en 1h 2 min 36 s. Seuls 6 robots sur 21 ont terminé la course. Les autres ont été arrêtés à cause de chutes, surchauffes, ou défaillances mécaniques. Tiangong Ultra, un robot conçu par le Beijing Innovation Center, est le meilleur robot classé : il a réalisé un temps de 2 h 40 min. Face aux meilleurs coureurs Kenyans, il ne s’agit pas de faire le robot-joie, mais un constat s’impose : le robot tique.

NB

Une campagne intitulée « Saint-Pierre-et-Miquelon : 146 jours de pluie, 365 jours de bonheur » vante les mérites de la vie locale dans l’archipel, mettant en avant « un territoire en plein emploi, une sécurité forte, une nature exceptionnelle et un cadre de vie apaisé ». Une réponse à la proposition de Laurent Wauquiez d’y envoyer tous les OQTF. Jouant sur cet acronyme, la collectivité propose de le réinterpréter de manière positive : « On Quitte Tout Facilement » pour vivre à Saint-Pierre-et-Miquelon, « On vient en Quête de Tranquillité Familiale », ou encore « Ouvriers Qualifiés pour Travailler dans le Froid ». « Envoyer quelqu’un ici pour le punir, c’est comme exiler un peintre dans la lumière, un poète dans le silence, un amoureux dans la beauté », souligne encore le communiqué accompagnant cette campagne, qui invite à découvrir l’archipel non pas comme une terre d’exil, mais comme un lieu de renaissance. Dans le Finistère Nord, on n’aurait pas dit mieux.

LG

Deux touristes européens, Lucas Sielaff, un Allemand de 25 ans, et Becky Burke, une Britannique de 28 ans, ont été placés en détention aux États-Unis pour des raisons totalement ubuesques. Lucas, à cause de sa maîtrise limitée de l’anglais, a été soupçonné de vivre illégalement aux USA après avoir dit qu’il habitait à Las Vegas chez sa fiancée, alors que sur son passeport il réside en Allemagne. Résultat : deux semaines en centre de rétention, combinaison orange incluse. Becky, elle, a été arrêtée à la frontière canadienne et accusée sans preuve de travail illégal. Elle croupit toujours en détention, elle aussi en tenue orange, enfermée dans des conditions qu’elle décrit comme « épouvantables« . « What happens in Vegas, stays in Vegas », dit-on. Grâce à Trump, on pourrait ajouter : « What happens in Vegas, ends up in Guantanamo. »

NB

La chanteuse pop américaine Katy Perry a décollé hier à bord de la fusée New Shepard de Blue Origin pour une escapade spatiale express d’un peu plus de onze minutes. A ses côtés, se trouvaient Lauren Sanchez, la fiancée de Jeff Bezos, Gayle King, une journaliste de CBS, Aisha Bowe, une ancienne scientifique de la Nasa, Amanda Nguyen, la fondatrice d’une ONG qui vise à protéger les droits civils des victimes d’agressions sexuelles, et Kerianne Flynn une productrice de films indépendants et de documentaires. Cette expérience cosmique semble avoir bouleversé la chanteuse. À son retour, elle a brandi une marguerite en hommage à sa fille Daisy, âgée de quatre ans. Puis elle a embrassé le sol, avant de déclarer : « Je me sens super connecté à l’amour. Je pense que cette expérience m’a montré qu’on ne sait jamais combien d’amour il y a en nous, combien d’amour on a à donner, et à quel point on est aimé jusqu’au jour où l’on s’envole. » Bouleversant. Avec Katy, la poésie n’a pas péri !

NB

Les mouches des fruits mâles augmentent leurs chances de séduire grâce à l’alcool. C’est la conclusion ébouriffante d’une étude menée par des chercheurs de l’Institut Max Planck d’écologie chimique, à Iéna, en Allemagne. Mieux encore : elles savent exactement quelle quantité d’alcool absorber pour attirer les femelles – et surtout quand s’arrêter pour ne pas les faire fuir. Ian Keesey, l’un des auteurs de l’étude, explique avoir identifié trois circuits neuronaux dans le cerveau de la mouche, qui « s’équilibrent en termes d’évaluation du risque, entre attraction et aversion ». En clair, ces insectes disposent d’un système de régulation qui leur permet de profiter des effets bénéfiques de l’alcool… sans sombrer dans l’ivresse. Une capacité de modération qui les distingue de nombreux êtres humains – que nous ne nommerons pas. En tout cas, jamais vous ne verrez ces petites mouches au ventre noir et aux yeux rouges finir complètement grises.

NB

Une querelle entre Elon Musk et Peter Navarro, l’architecte de nombreux plans commerciaux de Donald Trump, couve depuis des jours. Surtout depuis que les nouveaux tarifs douaniers américains ont causé d’énormes pertes sur les marchés financiers mondiaux. Peter Navarro a déclaré sur CNBC qu’Elon Musk n’était pas un « constructeur automobile » mais un modeste « assembleur« , parce que Tesla dépendait de pièces détachées provenant du monde entier. La réplique a été immédiate. Elon Musk, qui a perdu au moins 30 milliards à cause des bonnes idées de Peter Navarro, l’a qualifié « d’imbécile » et de « plus bête qu’un sac de briques ». Il a ajouté : « Je veux m’excuser auprès des briques. » Il a bien fait. Comme le disait Monsieur Fernand dans les Tontons flingueurs : « Quand y’a six briques en jeu, j’prétends n’importe quoi. J’ai conduit des tracteurs, des batteuses, et j’ai même conduit un char Patton. »

NB

Donald Trump a imposé une hausse de 10% des droits de douane aux îles Heard et McDonald, territoires en grande partie recouverts de glace et dont les seuls habitants sont des… manchots. Selon les données de la Banque mondiale, les États-Unis auraient importé pour 1,4 million de dollars de produits en provenance de ces îles en 2022, principalement des « machines et appareils électriques ». En réalité, ces marchandises provenaient d’Autriche, envoyées par la société Starlinger, dont l’adresse figurait comme « Vienne, Îles Heard et McDonald ». Une erreur d’étiquetage, manifestement. Les conseillers de Donald Trump n’ont pas pris la peine de creuser davantage. Comme l’explique un expert : « Si vous saisissez des données erronées, vous obtiendrez des données erronées. Et je pense que dans ce cas, s’il y a des erreurs dans les registres d’expédition… «  À moins que les conseillers du président n’aient confondu les manchots… avec des bandits manchots, une nouvelle manne pour les Etats-Unis.

NB