Catégorie : Tendances

Réuni à Rome pour son 25e sommet mondial, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) a livré son verdict : les États-Unis restent, de loin, le marché le plus rentable de la planète. Leur secret ? Un marché intérieur gigantesque, qui fait tourner l’économie même quand les visiteurs étrangers boudent un peu. Car en 2025, leurs dépenses devraient chuter de 12,5 milliards de dollars, ce qui freinera la croissance du secteur à un modeste +0,7%. Derrière, la Chine confirme son appétit de géant : après 2024, elle s’apprête à bondir de près de 23% de croissance cette année. L’Allemagne complète le podium, tandis que le Royaume-Uni et le Japon suivent de près, malgré quelques turbulences côté visiteurs internationaux. Et la France ? La première destination touristique mondiale est seulement 6e au classement économique. Un paradoxe bien français : les touristes se pressent, mais pas la machine à recettes. Toc-toc… y a-t-il un ministre du Tourisme en France ?

NB

Accusés de contribuer au surtourisme, les influenceurs tentent de se réinventer. Selon We Are Social, 75% des touristes s’inspirent désormais des réseaux sociaux pour choisir leur destination, et 89% des jeunes de la génération Z découvrent des lieux via TikTok. Mais la mise en scène de paysages « parfaits » entraîne des comportements à risque : « Cela génère des piétinements hors sentiers, des selfies dangereux, des perturbations pour la faune », constate Marie Le Scour du Réseau des Grands Sites de France. Face aux critiques, une nouvelle génération met en avant un tourisme plus local et décarboné. Antoine de Suremain, alias Antoine Explore la France, prône le voyage à pied ou en canoë, tandis que Bruno Maltor, le blogueur tourisme vedette, assume désormais ses trajets en train. Des guides de bonne conduite sont publiés pour encourager les créateurs à bannir les clichés stéréotypés et à voyager hors saison. Mais dans un univers dicté par les algorithmes et les partenariats commerciaux, la frontière entre convictions et contradictions reste ténue.

LG

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Selon l’Office du tourisme des Nations Unies, le tourisme international poursuit sa progression avec près de 690 millions de voyageurs recensés entre janvier et juin 2025, soit 33 millions de plus qu’un an plus tôt. L’Afrique se distingue par une hausse de 12%, portée à la fois par l’Afrique du Nord (+14%) et l’Afrique subsaharienne (+11%). En Amérique, la croissance atteint 3%, avec de fortes disparités : +14% en Amérique du Sud, +2% en Amérique centrale, tandis que l’Amérique du Nord et les Caraïbes stagnent. Le Moyen-Orient affiche +4%, tandis que l’Asie-Pacifique croît de 11%, atteignant 92% des niveaux d’avant la pandémie. L’Asie du Nord-Est, en particulier, progresse de 20% par rapport à 2024, bien qu’encore en retrait de 8 % face à 2019. L’Europe accueille près de 340 millions de visiteurs (+4% sur un an). L’Europe du Nord, de l’Ouest et méditerranéenne affiche +3%, tandis que l’Europe centrale et orientale bondit de 9%, tout en restant inférieure de 11% aux résultats de 2019. Parmi les principales destinations, la France et l’Espagne confirment leur dynamisme avec +5% chacune.

NB

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Lors du dernier ITB de Berlin, le chercheur suédois Stefan Gössling a prédit la « fin des vacances à l’étranger ». Vagues de chaleur, incendies, sécheresses, neige qui disparaît dans les Alpes, plages qui s’érodent, piscines espagnoles vidées faute d’eau : autant de signaux d’une industrie menacée par le climat et par la hausse des coûts. Les îles grecques (Kos, Rhodes, Mykonos) sont les plus exposées, mais demain « le phénomène deviendra perturbateur » partout, prévient-il. S’ajouteront des taxes « carbone » et des assurances plus chères, rendant les séjours lointains inaccessibles pour beaucoup. Selon le chercheur, le tourisme représente déjà 8,8% des émissions mondiales, et 1% de la population est responsable de la moitié des rejets liés à l’aérien : « Si ce petit groupe voyageait deux fois moins, les émissions chuteraient de 25%. » Un discours qui dérange, mais qui sonne comme un avertissement difficile à ignorer.

LG

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Nul n’est surpris d’apprendre que, cet été, moins de Canadiens ont visité les États-Unis qu’à l’habitude. Selon les données fournies au Soleil par Flight Centre Travel Group, qui opère au Québec notamment sous la marque Laurier du Vallon, les réservations aux Etats-Unis ont chuté d’environ 40% par rapport à l’été dernier. Malgré cette diminution notable, les données de réservation de FlightHub, une agence de voyages en ligne basée à Montréal, montrent que les Etats-Unis restent la destination numéro un des Canadiens. Les Philippines se classent au deuxième rang du classement des pays préférés des Canadiens depuis le début de la nouvelle année. Elles sont suivies de l’Inde, du Royaume-Uni, du Mexique et de la France.

NB

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Malgré leur répétition, les épisodes caniculaires n’ont pas encore bouleversé les habitudes de départ en vacances. « Aujourd’hui, le gros des séjours se concentre toujours en juillet-août, en France, et principalement sur le littoral », rappelle Sandra Hoibian, directrice du Crédoc. Même chez les plus aisés ou les seniors, la quête de fraîcheur progresse mais reste marginale. « On voit une hausse des intentions de départ vers la Bretagne, mais l’Espagne, l’Italie ou la Grèce restent largement en tête. » Pour l’instant, seules les activités sur place s’adaptent : horaires décalés, hébergements climatisés, et fréquentation accrue des lieux fermés. La météo devient un critère plus déterminant à la marge – chez les jeunes, les voyageurs de dernière minute ou les retraités – mais le critère budgétaire reste largement dominant. « Le paysage touristique évolue lentement, surtout quand la majorité réserve à l’avance. »

LG

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Selon un rapport conjoint d’Amadeus et Onu Tourisme, le tourisme en Europe poursuit sa croissance. Entre avril et octobre 2025, le trafic aérien de passagers vers l’Europe devrait augmenter de 6,7% par rapport à la même période en 2024. Les destinations traditionnelles dominent toujours : Espagne, Royaume-Uni, Italie, France et Allemagne concentrent plus de 70% des réservations. L’Espagne et le Royaume-Uni représentent chacun 12% de la capacité aérienne prévue vers l’Europe de mai 2024 à avril 2025. En Europe de l’Ouest (qui englobe l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, le Liechtenstein, le Luxembourg, Monaco, les Pays-Bas et la Suisse), la France arrive en tête, suivie de l’Allemagne et des Pays-Bas. Par ailleurs, la France affiche aussi le tarif hôtelier journalier moyen (ADR – Average Daily Rate) le plus élevé de ces pays. A noter que ce tarif moyen avait culminé à 339 € en août 2024, porté par une forte demande liée notamment aux Jeux olympiques. L’hôtellerie progresse dans toute l’Europe : le taux d’occupation en Europe de l’Ouest est passé de 67 à 68%, et l’ADR de 172,20 à 177,36 euros. En Europe du Nord, l’occupation est passée de 73 à 75%. Le tourisme européen se porte donc bien, pour le moment en tout cas.

NB

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À la suite des récentes manifestations anti-tourisme en Espagne, Italie et Portugal, le WTTC a réagi en rappelant l’importance du secteur. Il souligne que le tourisme génère des bénéfices économiques majeurs, profite aux grandes entreprises comme aux petites structures locales, et crée de nombreux emplois. L’organisation rejette l’idée que le secteur soit responsable de problèmes tels que la crise du logement, qu’elle juge liés à des causes plus profondes. Le WTTC insiste sur les importantes recettes fiscales générées, appelant les gouvernements à les réinvestir localement, notamment dans les infrastructures. Enfin, il réaffirme son engagement en faveur d’un tourisme responsable, bénéfique pour les communautés, et appelle à une coopération étroite avec les autorités pour concilier attractivité et bien-être des habitants. Ça va mieux en le disant.

NB

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Des milliers de manifestants ont défilé dimanche dans une douzaine de villes du sud de l’Europe (Barcelone, Palma, Gênes, Lisbonne, San Sebastián…) pour dénoncer une « touristification » qui, selon eux, défigure les centres historiques, chasse les habitants et mine les solidarités locales. À Barcelone, les slogans « Your holidays, my misery » ou « Mass tourism kills the city » ont rythmé la marche. À Lisbonne, une statue de saint Antoine a symboliquement été expulsée de son église pour illustrer l’impact de l’afflux touristique. Partout, les collectifs dénoncent une marchandisation accélérée du tissu urbain, au profit de quelques investisseurs. Le mouvement veut déplacer le débat : ce n’est plus seulement le surtourisme qui est pointé, mais bien le modèle économique et culturel qui transforme les villes vivantes en parcs de loisirs.

LG

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Le 15 juin, des marches sont prévues à Barcelone, Saint-Sébastien, Grenade, Majorque, Minorque et Ibiza. Des manifestations sont également annoncées à Lisbonne et à Gênes, en Italie, et il est probable qu’il y en ait à Venise. Des militants d’autres villes, dont Marseille, pourraient aussi participer au mouvement. Déjà visibles aux Canaries ou à Majorque, ces mobilisations dénoncent la « touristification », c’est-à-dire la priorité donnée au tourisme au détriment des habitants. Les manifestants pointent la hausse des loyers, la pénurie de logements, les atteintes environnementales et la pression sur les services publics. Un atelier sur le surtourisme organisé à Barcelone en avril dernier a donné naissance au Réseau sud-européen contre la touristification. Il milite pour une « décroissance touristique ». Si certaines villes ont instauré taxes ou régulations, les militants estiment que le problème est systémique. « Les touristes ne sont pas la cause, mais le symptôme », affirme Daniel Pardo, porte-parole du Réseau sud-européen contre la touristification. « Ce que nous appelons de nos vœux, ajoute-t-il, c’est la décroissance du tourisme. »

NB

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