Catégorie : Production

Selon le Fonds allemand de sécurité des voyages (DRSF), la majorité des 65.000 clients du groupe FTI en faillite ont pu rentrer dans leur pays. Environ 15.000 sont toujours sur leur lieu de vacances. D’après le DRSF, certains hôteliers ont des comportements plus que douteux. Certains refuseraient de laisser partir leurs clients, d’autres leur interdiraient l’accès à leur chambre, tant qu’ils n’ont pas payé leur séjour une seconde fois. Pour fidéliser un client, on ne fait pas mieux. « Avec toute notre compréhension pour la situation économique tendue des entreprises locales dans les lieux de vacances, il est absolument inacceptable de traiter ainsi les voyageurs et de traverser les frontières », a déclaré Ali Arnaout, directeur général adjoint du DRSF. Le fonds assure pourtant avoir pris très rapidement des mesures de prise en charge des clients et donné des garanties de paiement aux hôteliers. Visiblement, ça n’a pas suffi.

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En collaboration avec l’administrateur judiciaire et la caisse d’assurance voyage, il a été décidé d’annuler toutes les réservations de voyages effectués via FTI Touristik et dont la date de départ prévu était antérieure au vendredi 5 juillet inclus. Reste à savoir si des voyages de FTI pourront être assurés par d’autres prestataires à partir du 6 juillet. « Une solution semble possible, mais pas dans les prochains jours », a déclaré l’administrateur judiciaire, Axel Bierbach. Il assure que la décision d’annuler tous les départs jusqu’au 5 juillet doit offrir aux clients « sécurité et flexibilité ». L’objectif, précise-t-il, est de permettre aux clients « de se rendre à la destination prévue dans les délais prévus à partir du 6 juillet au prix de voyage convenu, en tenant compte de l’acompte déjà versé. » Pour les clients ayant versés des acomptes, ce serait l’occasion de voyager sans avoir à attendre que les frais de voyage déjà payés soient remboursés par la caisse d’assurance voyage DRSF. En tout cas, cette nouvelle faillite provoque une sacrée pagaille en Europe. La famille Sawiris, devenue actionnaire majoritaire de FTI en 2019, avait déclaré à l’époque que son investissement dans ce groupe était « l’une des meilleures décisions de tous les temps »…

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À Antalya, en Turquie, un groupe de touristes originaires de Rostock (nord de l’Allemagne) a subi directement les conséquences de la faillite de FTI. « Nous avons simplement été expulsés comme des sans-abri », a rapporté l’un des accompagnateurs qui voyageait avec 18 personnes handicapées mentales et trois autres soignants. Ils avaient réservé leur séjour auprès d’une agence de voyages de Rostock qui collaborait avec FTI. Lorsqu’ils sont arrivés sur le lieu de vacances, il s’est avéré que le voyagiste n’avait pas payé les frais d’hébergement. La direction de l’hôtel leur a donc présenté la facture – 12.000 euros – à régler sur-le-champ. Comme les membres du groupe avaient déjà payé leur hébergement, ils ont refusé. L’hôtelier n’a rien voulu savoir et le groupe est reparti, penaud, passer la nuit à l’aéroport, certains sur des sièges, d’autres à même le sol. Le lendemain, ils rentraient en Allemagne. Pour l’image de l’industrie du voyage, ça fait un peu désordre.

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En Allemagne, à la suite de la faillite de FTI, tous les acteurs de l’industrie du voyage attendent de voir comment le fonds d’assurance voyage (DRSF) fonctionnera. Cette caisse de garantie, à laquelle tous les grands fournisseurs de voyages sont obligés de contribuer depuis la faillite de Thomas Cook et la pandémie, doit en prendre en charge les clients actuellement en voyage qui ont opté pour un voyage à forfait estampillé FTI. Jusqu’à 65.000 clients seraient concernés. Mauvaise nouvelle pour ceux qui n’ont réservé qu’une chambre d’hôtel (et non un forfait) via FTI : ils ne sont pas pris en charge. Concernant le paiement de la commission aux agents de voyages, les experts sont pessimistes. Les agences peuvent réclamer leur commission à l’administrateur, mais elles ne sont pas du tout prioritaires. Pendant ce temps, TUI courtise déjà les clients de FTI. Comme le dit Stefan Baumert, patron de TUI Allemagne : « Même si nous avons déjà un début d’été prometteur, nous proposerons dans les prochains jours d’autres offres attractives aux clients lésés. » La nature a horreur du vide.

NB

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Emmanuel Toromanof, secrétaire général de l’APST, reconnaît que la faillite du groupe FTI en Allemagne va forcément affecter la filiale française, qui n’a pas encore déposé le bilan. « Une société comme FTI travaille en France avec les mêmes fournisseurs qu’en Allemagne, explique-t-il. Par conséquent, la faillite du groupe affecte mécaniquement la filiale française qui ne peut plus travailler : plus d’émission de billets, plus de fournisseurs, etc. De toute façon, la filiale française va forcément déposer le bilan, vraisemblablement dans quelques jours. » En ce qui concerne l’APST, dont FTI France est adhérent, Emmanuel Toromanof est clair : « Pour nous, le sinistre est très faible et concerne plutôt les agences de voyages qui, elles-mêmes, appartiennent pour la plupart à des réseaux… qui détiennent l’argent déjà versé. Mais pour le moment, tant que le bilan n’est pas déposé, on ne fait rien. De plus, nous ne savons pas combien de voyageurs français sont concernés. » C’est clair, en effet.

OD

FTI Touristik GmbH, la société mère du groupe FTI, a déposé aujourd’hui une demande d’ouverture de procédure d’insolvabilité auprès du tribunal de Munich. Seule la marque de voyagiste FTI Touristik serait, dans un premier temps, directement concernée par le dépôt de bilan. FTI avait annoncé en avril 2024 l’entrée d’un consortium d’investisseurs réunis autour de la société américaine Certares. Depuis lors, les chiffres des réservations étaient restés bien en deçà des attentes. Ce week-end, les dirigeants de l’entreprise ont demandé au gouvernement fédéral un soutien supplémentaire à court terme. Mais Berlin, qui avait déjà aidé l’entreprise à hauteur d’environ 600 millions d’euros pendant la pandémie et qui n’avait toujours pas été remboursé, a refusé de fournir toute nouvelle aide. Quant à Certares, qui avait annoncé reprendre le groupe pour un euro symbolique et apporter 125 millions d’euros de capitaux frais, il n’a pas voulu éponger les nouveaux déficits.

Un test majeur pour la nouvelle caisse allemande d’assurance voyage

Dans l’immédiat, « nous travaillons dur pour garantir que les voyages déjà commencés puissent se terminer comme prévu, indique le groupe. Quant aux déplacements qui n’ont pas encore commencé, ils ne pourront probablement plus être effectués ou seulement partiellement effectués à partir de demain mardi. » La production de FTI n’est plus réservable depuis dimanche. L’insolvabilité de ce groupe est le premier test majeur pour la nouvelle caisse allemande d’assurance voyage DRSF, fondée après la faillite de Thomas Cook. La DRSF disposerait de plus de 750 millions d’euros en caisse, en plus de lignes de crédit. FTI avait déposé auprès de la DRSF une garantie d’un montant de 161,3 millions d’euros à la fin octobre 2022. Une hotline d’assistance (089-710451498) et un site Internet avec des FAQ ont été mis en place pour tous les clients de FTI.

NB

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TUI a fait voyager 2,8 millions de clients (+339.000) au deuxième trimestre (de janvier à mars) et a réalisé un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros, soit 16% de plus qu’au même trimestre de l’année précédente. Selon le PDG du groupe, Sebastian Ebel, cette progression a été tirée par le secteur hôtelier et celui des croisières. Le premier a réalisé un résultat « record » de 117,4 millions d’euros entre janvier et mars, qui s’explique par une augmentation de 9% du nombre de nuitées (7,6 millions) et des tarifs plus élevés. Quant à l’activité Croisières, elle a plus que « quadruplé » son résultat opérationnel par rapport à 2023 et atteint un niveau « record » de 70 millions d’euros. Pour l’ensemble de son activité, le reste de l’année s’annonce bon pour TUI. Les prix moyens pour l’été prochain sont supérieurs de 4% à ceux de l’année dernière. Actuellement, 60% du programme été est vendu. Pour l’ensemble de l’année, TUI vise une hausse de son chiffre d’affaires d’au moins 10%. « La demande pour les voyages est forte et les tendances se confirment », s’est réjoui Sebastian Ebel. Tant mieux.

NB

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Lors d’un sommet sur le tourisme à Berlin (BTW), les professionnels du secteur ont réclamé que le projet de directive européenne sur les voyages à forfait soit allégé. Ils ont reçu le soutien du ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, et du ministre de la Justice, Marco Buschmann. La DRV (les EdV allemands), présidée par Norbert Fiebig, a émis deux des critiques les plus importantes à l’encontre du projet. La première concerne la réservation par un intermédiaire de prestations individuelles séparées. Si c’est dans un délai de trois heures l’ensemble des prestations deviennent automatiquement un forfait. La seconde concerne l’élargissement des possibilités d’annulation non seulement en cas de circonstances exceptionnelles dans la zone de destination, mais également au lieu de départ. Robert Habeck a ainsi réagi : « Je suis d’accord, la directive sur les voyages à forfait est trop bureaucratisée. » Quant à Marco Buschmann, il enfonce le clou : « Cette proposition de directive est dangereuse. Elle coûtera cher aux entreprises car il s’agit d’une accumulation de risques et cela entraînera inévitablement une hausse des prix. » Il craint que les agences de voyages de taille moyenne ne soient alors contraintes de quitter le marché. « J’aimerais voir plus de petites entreprises, et non moins », a-t-il ajouté. Marco Buschmann a promis que son ministère « présentera haut et fort » ces critiques du projet de directive. Si le gouvernement français avait l’idée de se mobiliser aussi, ça pourrait faire plier Bruxelles.

NB

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Près de quinze ans après avoir abandonné un projet d’implantation dans le pays, pour cause de crise financière et de printemps arabe, le Club Med va finalement ouvrir un club à Oman, en 2028. Situé à Musandam, à l’extrême nord-est de la péninsule Arabique, le complexe de 300 chambres labellisé « exclusive collection » – le segment très haut de gamme – ne manquera pas d’atouts. Outre une plage de sable blanc, des fjords et des villages de pêcheurs, les futurs clients pourront observer l’Île du télégraphe, qui servait jadis de relais télégraphique entre l’Inde et l’Angleterre. Quant à savoir si « l’esprit Club Med » peut s’inscrire dans un paysage où le conservatisme est parfois de rigueur, Henri Giscard d’Estaing, le patron du Club Med décrit au contraire « une région en pleine évolution, tant au niveau des modes de vie que des attentes ». Tous ceux qui ont eu l’occasion de visiter le Sultanat peuvent en témoigner.

LG

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Après « un hiver solide » porté par les Canaries, les grandes destinations d’Afrique du Nord, l’île Maurice et la République Dominicaine, l’été « se présente sous de bons auspices » pour les tour-opérateurs, à l’exception notable du mois du mois de juillet en légère baisse. En cause : les JO de Paris. « Notre pire ennemi, c’est l’incertitude », explique René-Marc Chikli, président du Seto, qui regrette les discours anxiogènes des pouvoirs publics qui peuvent faire penser « qu’il sera très compliqué de rejoindre les aéroports » durant les Jeux olympiques. Dans le détail, le nombre de clients (954.063) pour l’été est en hausse de 10,9% et le carnet de commandes laisse apparaître une augmentation du volume d’affaires de 15,4%, à plus d’1,4 milliard d’euros. Par ailleurs, la recette unitaire par client est en augmentation de 4,1% à 1.506 euros, et le dossier moyen est en hausse de 2,6% à 4.565 euros. Ce qui que démontre que « l’inflation est sous contrôle et que les tour-opérateurs ont retrouvé tout ou partie de leurs clients depuis 2019 ». Pour l’activité long-courrier, Maurice fait la course en tête avec 19.972 passagers déjà enregistrés, devant les Etats-Unis (19.502), l’Indonésie (11.839) et la République Dominicaine (10 177). Pour le moyen-courrier, la Grèce et ses îles domine largement (104.086) devant les Baléares (78.068), la Grèce continentale (73.694), la Tunisie (73.059) et le Maroc (58.885). Malgré « l’irritant » JO, tous les feux sont donc au vert. Mais, lors de ce Forum, on a pu voir à quel point le voyage pouvait être à la merci des « incertitudes« . Comme le préavis de grève des contrôleurs aériens qui, même levé à la dernière minute, a obligé les intervenants (Emmanuel Lechypre, François Gemenne et Hubert Védrine) à s’exprimer depuis Paris… en visioconférence !

LG