Auteur/autrice : Laurent Guéna

En 2025, il se pourrait qu’une taxe soit mise en place par le gouvernement croate à destination des touristes. Cette dernière servirait à investir dans la protection de l’environnement.  A l’échelle locale, des initiatives se multiplient. A Dubrovnik, a été lancée la campagne « Respect the city ». Il s’agit d’un projet de gestion qui comprend « un ensemble de mesures et d’activités à court, moyen et long terme axées sur Dubrovnik en tant que leader du tourisme durable et responsable en Méditerranée« , d’après le site officiel. L’année dernière, la Croatie a enregistré une hausse de 9% d’arrivées touristiques, avec 20,6 millions d’arrivées et 108 millions de nuitées. Pour un pays qui ne compte que 4 millions d’habitants, ça fait quand même beaucoup de « chic-ouf » à la maison : « Chic, ils arrivent – Ouf, ils repartent ».

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A peine installée, déjà vandalisée. Une dizaine de petits trous ont été percés dans la bâche installée par la ville de Fujikawaguchiko pour masquer une vue du mont Fuji prisée par des touristes parfois peu respectueux des lieux. Néanmoins, selon la municipalité, le paravent a tout de même atteint son objectif : réduire la foule sur le trottoir étroit face à une vue très populaire sur les réseaux sociaux, car combinant le majestueux volcan avec au premier plan une supérette, symbole du Japon contemporain. Depuis que le filet de 2,5 m de haut sur 20 m de long a été installé, « il y a des gens qui sont venus voir cet écran. Mais nous avons atteint notre objectif : décourager les gens de rester sur place », ajoute un responsable de la ville. Fujikawaguchiko, qui prévoit de retirer cette barrière lorsque le lieu sera moins populaire, et souhaite désormais placer des codes QR sur la barrière pour présenter les autres attractions touristiques de la région, y compris d’autres endroits où prendre des photos du mont Fuji. Les municipalités voisines apprécieront le geste.

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Marchant derrière les bannières « Révolte des sans-maisons » ou « Majorque n’est pas à vendre », des milliers de manifestants ont parcouru samedi dernier le centre de Palma. Cette manifestation survenait deux jours après l’effondrement jeudi d’un bar-restaurant situé sur le front de mer de Palma de Majorque, dans lequel sont morts deux jeunes touristes allemandes, un Sénégalais et une Espagnole. Des îles Baléares aux Canaries en passant par Barcelone et Malaga, les mouvements hostiles au surtourisme se multiplient en Espagne. Parmi les griefs mis en avant par les habitants figurent la pression immobilière, la multiplication des locations touristiques ayant contraint de nombreux habitants à fuir les centres-villes, ainsi que les nuisances sonores et environnementales. A quand une destination qui s’enorgueillira d’avoir accueilli moins de visiteurs que l’année dernière ?

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C’est le village le plus photographié de Minorque. Binibeca Vell fait le bonheur des touristes. Sa crique et ses maisons blanches ont attiré 800.000 visiteurs en 2023. Beaucoup trop pour les habitants qui dénoncent un comportement parfois déplacé. « Certaines personnes grimpent sur les terrasses, viennent sur les balcons pour avoir la meilleure photo », se plaint un habitant. Surnommé le « Mykonos espagnol », ce petit village de pêcheurs devrait accueillir cette année un million de visiteurs. Des mesures ont donc été prises : certaines ruelles sont fermées le matin et le soir et le nombre de bus transportant les touristes a été réduit de moitié. Les vacanciers sont compréhensifs. « C’est vrai que nous ne sommes pas toujours respectueux vis-à-vis des habitants, donc je comprends », reconnaît une touriste. Les habitants de Binibeca Vell vont se réunir en août. Ils décideront si les restrictions des visites ont été suffisantes ou s’ils interdisent définitivement l’accès au village. Pour vivre heureux, vivons cachés, même si les restaurateurs ne partagent pas nécessairement cette vision des choses.

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