Auteur/autrice : Laurent Guéna

L’office du tourisme de Copenhague relance cet été CopenPay, un programme d’incitation écologique qui récompense les visiteurs arrivant en train ou adoptant un comportement vertueux. Testée sur un mois en 2024, l’initiative revient du 17 juin au 18 août avec 90 partenaires locaux, du musée national à la piste de ski urbaine Copenhill. En échange d’un billet de train ou d’un geste en faveur du climat, les touristes se verront offrir des repas végétariens, des cours de yoga, des visites guidées ou des locations de vélo. Le service Goboat proposera même une heure gratuite sur ses bateaux électriques pour tout ramassage de déchets dans le port. L’an dernier, 75.000 visiteurs avaient répondu à l’appel, 98% d’entre eux recommandant l’expérience. Après tout, un Paris-Copenhague en train, c’est un peu moins de 14 heures…

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Alors que les flux touristiques mondiaux ont retrouvé leur niveau d’avant-covid (1,4 milliard de voyageurs en 2024), les guides de voyage traditionnels, eux, peinent à repartir. En France, le marché a encore reculé de 3 % en valeur et de 6 % en volume l’an dernier, à 95 millions d’euros et 5 millions d’exemplaires vendus. Le numérique ne décolle pas et c’est le papier qui résiste, mais il est de plus en plus concurrencé par les applis mobiles, les réseaux sociaux et l’IA. Face à cette désaffection, les éditeurs s’adaptent. Gallimard mise sur la complémentarité entre le guide papier et les outils comme Mapstr ou Geovelo, et lance de nouvelles collections féministes ou communautaires. Lonely Planet vise les jeunes, tandis que Maison Pop explore la fiction touristique. Le Routard reste confiant : selon Philippe Gloaguen, son fondateur, les IA ne sont pas conformes aux goûts des Français mais à ceux des Anglo-Saxons. Il suffit de demander à ChatGPT quels restaurants conseiller à des Français à Bangkok pour tenir un discours moins définitif.

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« On est KO. » Un an après les émeutes, les professionnels du tourisme sur l’île des Pins, joyau de la Nouvelle-Calédonie, redoutent l’effondrement de leur activité. « On fait office de vitrine, mais on se sent abandonnés », confie Pierre-Emmanuel Faivre, gérant du Kunie Scuba Center, qui a perdu 80% de son chiffre d’affaires. Malgré ses paysages sublimes et la richesse de ses fonds marins, la fréquentation de l’île reste en berne : desserte maritime aléatoire, vols réduits de 25 à 5 par semaine, et une destination toujours classée « à risque » en Australie. Le chômage partiel prendra fin en juin, et les professionnels redoutent une vague de licenciements. Au bout du monde et au bout du rouleau.

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L’Espagne a accueilli 17,1 millions de visiteurs internationaux entre janvier et mars 2025, soit 5,7% de plus qu’en 2024 sur la même période, selon l’Institut national des statistiques. C’est un nouveau record pour la deuxième destination touristique mondiale derrière la France, qui craint d’abandonner sa place de leader dont elle est si fière. Les dépenses touristiques ont, elles aussi, bondi à 23,5 milliards d’euros (+7,2%), un signe de montée en gamme salué par le gouvernement. Les trois principaux marchés restent le Royaume-Uni (3,1 M, +4,6%), la France (2,1 M, +7,1%) et l’Allemagne (2,1 M, –0,1%). Ce nouveau bond de la fréquentation survient alors que les mouvements hostiles au surtourisme se multiplient depuis plusieurs mois en Espagne. Il est nécessaire de continuer de « diversifier » les destinations et de « désaisonnaliser » la fréquentation, afin de « redistribuer les bénéfices sur l’ensemble du territoire », a souligné le ministre du Tourisme, Jordi Hereu. On croirait entendre un ministre du Tourisme français.

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