
Depuis des années, Bruxelles repousse la réforme des droits des passagers aériens. Aujourd’hui, le conflit s’envenime : tandis que le Conseil de l’UE souhaite réduire, voire supprimer, certaines indemnités financières aux voyageurs, le Parlement européen adopte une position radicalement opposée. Il veut maintenir la limite de trois heures de retard (contre quatre demandées par le Conseil) et réclame des indemnisations plus élevées : 300€ pour les vols court-courriers, 400€ (au lieu de 300€) pour les vols moyen-courriers et 600€ (au lieu de 500€) pour les vols long-courriers. Les parlementaires vont encore plus loin. Après trois heures de retard, les passagers pourraient effectuer eux-mêmes une nouvelle réservation – aux frais de la compagnie, sans limite de prix. En matière de bagage à main, un petit sac (7 kg) devrait toujours être transporté gratuitement. Concernant les noms mal orthographiés, la correction serait gratuite jusqu’à 48 heures avant le départ. En cas de maladie ou de décès d’un membre de la famille, la réservation pourrait également être transférée sans frais à une autre personne. Par ailleurs, pour protéger les clients en cas de faillite, les compagnies aériennes devraient fournir des garanties de remboursement et de rapatriement, comme c’est déjà le cas pour les voyages à forfait. Le bras de fer aura lieu à Bruxelles le 15 octobre prochain, date à laquelle débuteront les premières négociations directes en trilogue entre le Parlement, le Conseil et la Commission. Et si on ne s’en sort pas, on demandera à Trump de venir régler les choses.
NB