Mois : juillet 2025

Drôle d’époque

10 juillet 202510 juillet 2025

Un « excès de prudence ». Voilà comment American Airlines a qualifié le choix du commandant de bord de faire demi-tour une demi-heure après son décollage de Porto Rico. La décision a été prise après qu’une passagère a signalé à l’équipage un SMS affiché sur le téléphone portable de son voisin. Ce message tenait en trois lettres : « RIP« . La passagère indiscrète aurait considéré qu’il s’agissait d’une menace pour la sécurité du vol, voire d’une alerte à la bombe. Un point de vue visiblement partagé par le pilote. Après vérification, ce message était lié au décès d’un proche. RIP.

Drôle d'époque

Mais que fait l’Espagne des données personnelles des touristes ?

9 juillet 2025

Laurent Guéna

Un décret royal oblige en Espagne tous les hébergeurs, loueurs de voitures ou agences de voyages à recueillir, outre les informations habituelles, tout un tas de données personnelles et bancaires supplémentaires sur les touristes, comme leur numéro de téléphone, leur lieu de naissance, leurs liens de parenté avec d’autres voyageurs, des détails sur le mode de paiement… Ces données doivent être envoyées chaque soir au ministère espagnol de l’Intérieur, par le biais d’une plateforme numérique dédiée, sous peine d’écoper d’une amende pouvant atteindre 30.000 euros. « Nous ne soumettrons personne à un interrogatoire, nous ne pouvons pas le faire, ni supporter les coûts opérationnels de ce système », a écrit la Confédération espagnole des agences de voyages dans une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur. De leur côté, les autorités rétorquent que ce « big brother du tourisme », surnom donné au décret par ses détracteurs, doit servir la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Selon un touriste, « ils collectent nos informations personnelles et on ne sait pas vraiment ce qu’ils en font ». Il va falloir s’y faire : d’autres pays européens pourraient bientôt suivre cette voie.

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Destinations

Le WTTC critique la lutte contre le surtourisme

9 juillet 2025

Nicolas Barbéry

Un rapport du WTTC (World Travel & Tourism Council) se penche sur le phénomène du surtourisme. Il souligne que les tensions ne sont pas uniquement dues à « un nombre élevé de visiteurs », mais bien souvent à des « déficiences structurelles telles que des infrastructures inadéquates, des données manquantes ou des processus décisionnels fragmentés ». Le WTTC rappelle qu’en 2024, le tourisme a contribué à hauteur de près de 11.000 milliards de dollars à l’économie mondiale et a généré 357 millions d’emplois. Il met donc en garde contre des mesures qui limiteraient le nombre de visiteurs et risqueraient de tuer la poule aux œufs d’or. Selon l’organisation, si onze grandes villes européennes venaient à restreindre la fréquentation touristique par le biais de quotas ou de taxes, cela pourrait entraîner, en trois ans, une perte d’environ 245 milliards de dollars de production économique et près de trois millions d’emplois. On ne sait pas très bien comment ces chiffres sont calculés, mais Julia Simpson, présidente du WTTC, invite les décideurs politiques et les acteurs du secteur à « aller au-delà des mesures à court terme et à développer un tourisme bénéfique pour tous ». Elle ajoute : « Le tourisme est source d’emplois, d’investissements et d’échanges culturels, mais sa croissance doit être gérée avec sagesse. » Julia Simpson, c’est la sagesse même.

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Surtourisme

Bagages cabine : une bonne nouvelle en trompe-l’œil

9 juillet 2025

Nicolas Barbéry

Les compagnies membres d’Airlines for Europe (A4E) se sont accordées sur un format commun pour les petits bagages cabine : 40 × 30 × 15 cm, à placer sous le siège. « Une taille minimale garantie, à appliquer d’ici fin été 2025 », précise l’association. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment. Ce format se rapproche davantage d’un sac à dos que d’une valise cabine classique, introuvable à cette largeur dans le commerce. Les articles plus grands resteront autorisés au cas par cas. En parallèle, plusieurs compagnies ont été sanctionnées par l’Espagne pour pratiques tarifaires abusives sur les bagages. Une harmonisation bienvenue mais encore loin d’être satisfaisante.

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Transport

No-show : les restaurateurs en ont plein l’assiette

9 juillet 2025

Nicolas Barbéry

En France, certains restaurants commencent à sanctionner les réservations non honorées. À Amboise, le restaurant L’Ilot inflige une amende de 15 euros par client absent ou supplémentaire si les modifications ne sont pas signalées à l’avance. Le chef Olivier Vincent justifie cette mesure : gestion du personnel, produits frais, charges réelles. « Mon restaurant, c’est une entreprise », explique-t-il. Il rappelle que prévenir d’un changement est simple avec un téléphone à portée de main. Cette initiative reflète l’évolution des relations entre restaurateurs et clients, où le respect des engagements devient crucial. La profession cherche aussi à s’adapter économiquement, comme en témoigne le chef étoilé Alain Llorca, dans les Alpes-Maritimes, qui propose désormais de régler l’addition en trois fois sans frais – une première dans le monde de la haute gastronomie.

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Hôtellerie Restauration

Drôle d’époque

9 juillet 20259 juillet 2025

Nicolas Barbéry

Le président Donald Trump a lancé son nouveau parfum : le Victoire 45-47. Il est présenté dans des flacons de 95 ml surmontés d’une statuette dorée du président. Sa signature en dent de scie est inscrite sur la base. Chaque flacon coûte près de 250 dollars. Par comparaison, Sauvage de Dior coûte 165 dollars et le N°5 de Chanel, 110 dollars. Les parfums Trump viennent s’ajouter à une liste toujours plus longue de produits dérivés portant le nom et l’image de Donald Trump, qui comprend désormais des téléphones, des baskets, des montres serties de diamants, des guitares, des cartes numériques à collectionner et même des bibles. Ce joli business lui rapporterait plus de 7 millions de dollars par an. Avec ce nouveau parfum, on sait maintenant que l’argent de Trump a de l’odeur.

Drôle d'époque

Iran : « Il est irresponsable de s’y rendre ! »

8 juillet 20258 juillet 2025

Laurent Guéna

Malgré les mises en garde officielles, des touristes occidentaux continuent de se rendre en Iran, pays pourtant soupçonné de pratiquer une « diplomatie d’otages« . Dernier exemple en date : la disparition inquiétante d’un Franco-Allemand de 18 ans, parti à vélo pour un périple d’un an en Eurasie. « L’Iran a une politique délibérée de prise d’otages des Occidentaux », a rappelé Laurent Saint-Martin, ministre chargé des Français à l’étranger, et le Quai d’Orsay appelle à « une extrême prudence« . Aymeric, 25 ans, raconte avoir passé près d’un mois en Iran en décembre 2023 dans le cadre d’un voyage à vélo : « Je savais qu’il y avait des Français détenus, mais je pensais être prudent. » Selon Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, qui a fermé à la vente la destination il y a déjà plusieurs années, plus de 90% des touristes y séjournent à titre individuel. « Ces gens sont généralement autonomes et incontrôlables », estime-t-il. Pour l’écrivain François-Henri Désérable, arrêté fin 2022, il est irresponsable de s’y rendre « pour faire des selfies dans les ruines de Persépolis ». Cela devrait aller sans dire.

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Destinations

Comment EasyJet gagne de l’argent avec les bagages cabine trop grands

8 juillet 20258 juillet 2025

Nicolas Barbéry

Les agents au sol travaillant pour Swissport dans plusieurs aéroports britanniques, comme Birmingham ou Glasgow, reçoivent une prime de 1,20 livre (1,40 euro) pour chaque bagage cabine surdimensionné intercepté et envoyé en soute. D’autres agents, employés par DHL Supply Chain dans des aéroports comme Gatwick ou Manchester, perçoivent également une petite rémunération pour chaque bagage non conforme identifié. Ces primes s’ajoutent à un salaire horaire d’environ 12 livres pour les agents Swissport. EasyJet autorise gratuitement un petit bagage à placer sous le siège. Les bagages plus volumineux, rangés en soute, sont payants – à partir de 5,99 livres. Mais s’ils sont détectés à la porte d’embarquement, les passagers doivent s’acquitter d’une amende de 48 livres, un tarif souvent supérieur au prix du billet lui-même.

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Transport

SAS : « Nous ne deviendrons pas un petit Air France-KLM »

8 juillet 2025

Nicolas Barbéry

SAS s’apprête à franchir une étape décisive : Air France-KLM va tripler sa participation dans la compagnie scandinave, passant de 19,9% à 60,5%, sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires. Pour Anko van der Werff, PDG de SAS, il s’agit d’un tournant stratégique après des années de recherche de consolidation. Cette prise de contrôle permettra une intégration commerciale plus poussée : achats mutualisés, harmonisation de la flotte, politique tarifaire et programmes de fidélisation communs. SAS espère également intégrer la coentreprise transatlantique d’Air France-KLM avec Delta et Virgin Atlantic. À la tête de SAS depuis quatre ans, van der Werff insiste sur le fait que la compagnie conservera son identité scandinave malgré le changement d’actionnariat majoritaire. L’État danois restera d’ailleurs impliqué, avec une participation de 26,5 %. « J’ai toujours eu cette vision que SAS devait s’inscrire dans un ensemble plus vaste », déclare-t-il. Et de prévenir : « Ne vous y trompez pas, SAS restera fièrement scandinave dans son essence, son image et son esprit. Si l’on se demande si la marque existera encore après cela : elle existera. Proposerons-nous toujours un produit typiquement scandinave ? Nous le ferons. Air France-KLM ne nous rachète pas pour faire de nous un petit Air France-KLM. Ils nous ont choisis parce que nous connaissons la Scandinavie. Nous sommes Scandinaves. » Pour l’avenir de SAS, il ne faudrait pas non plus que le flygskam si cher à Greta Thunberg ne reprenne du poil de l’élan.

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Transport

Les canicules ne bousculent pas (encore) la carte du tourisme

8 juillet 20258 juillet 2025

Laurent Guéna

Malgré leur répétition, les épisodes caniculaires n’ont pas encore bouleversé les habitudes de départ en vacances. « Aujourd’hui, le gros des séjours se concentre toujours en juillet-août, en France, et principalement sur le littoral », rappelle Sandra Hoibian, directrice du Crédoc. Même chez les plus aisés ou les seniors, la quête de fraîcheur progresse mais reste marginale. « On voit une hausse des intentions de départ vers la Bretagne, mais l’Espagne, l’Italie ou la Grèce restent largement en tête. » Pour l’instant, seules les activités sur place s’adaptent : horaires décalés, hébergements climatisés, et fréquentation accrue des lieux fermés. La météo devient un critère plus déterminant à la marge – chez les jeunes, les voyageurs de dernière minute ou les retraités – mais le critère budgétaire reste largement dominant. « Le paysage touristique évolue lentement, surtout quand la majorité réserve à l’avance. »

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Tendances