Lorsque le Berry a fait appel à Bruno Maltor, devenu après dix ans de métier l’un des principaux influenceurs français du secteur du tourisme, cet Auvergnat d’origine choisit d’aborder le sujet sous l’angle de la « diagonale du vide », large bande du territoire français allant de la Meuse aux Landes. « Si j’avais juste dit : ‘je pars découvrir le Berry’, peu de gens auraient été intéressés par le sujet. Là, on a assumé le côté : ‘Je vais me perdre dans la diagonale du vide’ et cela a fait 200.000 vues en un mois sur YouTube, ce qui est énorme », raconte-t-il. Bruno Maltor n’œuvre pas seul : « J’ai une équipe qui m’accompagne au quotidien, on reste une entreprise. » Les clients déboursent « des budgets à cinq chiffres en général », dit-il, « en dessous, c’est compliqué mais cela dépend vraiment de la demande » formulée : une vidéo ou plusieurs, sur quel support (TikTok, Facebook, Instagram, blog), du texte, un droit de réutilisation des images… Didier Arino, qui dirige le cabinet Protourisme, est dubitatif : « Les influenceurs touchent une population qui n’est pas celle qui part le plus en vacances, ni qui a le pouvoir d’achat. Ce qui est important, c’est le taux de concrétisation », selon ce spécialiste du tourisme, pour qui « lorsqu’on interroge les touristes sur la façon dont ils ont connu une destination, ils sont moins d’1% à répondre ‘grâce aux influenceurs' ». Certes, mais après une visite du même Bruno Maltor au Moulin Jaune en Seine-et-Marne, ce dernier a dû rouvrir des week-ends supplémentaires pour accueillir les nouveaux visiteurs…
LG