Les vacances de la Toussaint, qui commencent le samedi 22 octobre, seront-elles gâchées à cause de la pénurie d’essence ? L’inquiétude ne gagne pas que les automobilistes vacanciers. Les professionnels du tourisme sont aussi dans l’expectative et surveillent à la loupe les courbes de niveau des réservations. « Ce n’est pas encore la panique générale, tempère Grégoire Mallet, directeur marketing et clientèle de VVF Villages. Pour l’instant, nous avons extrêmement peu d’annulations et surtout des demandes de clients qui souhaitent changer de lieu de vacances pour séjourner dans un village plus près de chez eux. » Chez Abritel, « aucun impact négatif » n’est signalé pour l’instant dans les prises de réservations. « L’envie de partir reste très forte puisque nous avons retrouvé, au global, le même niveau d’activité que pour la période de la Toussaint en 2019, juste avant la crise sanitaire, » se réjouit Xavier Rousselou, porte-parole de la plateforme. A sa place, on ne se réjouirait quand même pas trop vite.
Jour : 14 octobre 2022
➔ L’industrie allemande du tourisme garde le moral
L’Association allemande du voyage (DRV), c’est les EdV d’outre-Rhin. Son président, Norbert Fiebig, veut croire que l’envie de voyager des Allemands sera toujours intacte l’année prochaine. Et ce, malgré la guerre, l’inflation, les pénuries d’énergie, la crise climatique, les incertitudes en tout genre. Il affirme que la situation actuelle ne peut pas être pire que la fermeture mondiale pendant la pandémie. Norbert Fiebig l’assure : « Après ce que nous avons vécu, l’industrie du voyage n’a plus peur de rien. Je suis sûr que s’ils ont de l’argent, les Allemands maintiendront leurs projets de vacances en 2023. » Il conclut : « Le passé l’a souvent prouvé, même en période de récession. » Mieux vaut toujours voir le verre à moitié plein.
➔ Pollution : La croisière défend ses avancées
Le secteur de la croisière, régulièrement attaqué sur son impact environnemental, se défend en mettant en avant ses innovations pour moins polluer. « Bien sûr qu’il y a un sujet », reconnaît Patrick Pourbaix, directeur général France de MSC Croisières. « Mais cela fait belle lurette que nous l’avons pris à bras le corps », ajoute-t-il, alors que doit bientôt sortir des Chantiers de l’Atlantique le premier bateau de la compagnie fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL). Le GNL « n’est pas la solution ultime », mais « c’est 25% de CO2 en moins par rapport au fioul, des particules fines quasiment inexistantes et des oxydes de soufre et d’azote terriblement réduits ». Luigi Stefanelli, directeur général de Costa, rappelle qu’un « bateau de 300 mètres qui entre dans un port, ça se voit. Mais ce qu’on ne voit pas, ce sont les bus, les centaines d’avions, les centaines de voitures qui entrent dans les villes. » Si les autres polluent plus, alors…
➔ En Arabie saoudite, trois opposants au projet Neom ont été condamnés à mort
Neom est le projet pharaonique de Mohammed ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite, qui rêve de « redéfinir le tourisme de montagne dans le monde » et promet de respecter les principes de l’éco-tourisme. Situé sur les bords de la mer Rouge, ce projet d’un montant de plusieurs centaines de milliards de dollars devrait accueillir les Jeux asiatiques d’hiver de 2029. Trois hommes issus de la tribu Howeitat, des bédouins qui vivent dans le désert d’Arabie, avaient été arrêtés il y a deux ans pour avoir participé à des manifestations contre les expropriations de leur communauté dans la province de Tabuk, menées dans le cadre du mégaprojet Neom. En début de semaine, la justice saoudienne a confirmé une sentence de peine de mort pour ces trois hommes. Vous avez dit « eco-friendly » ?
➔ Et voilà qu’émerge le tourisme… du sommeil
Le « sleep tourism » est en plein essor. A New York, Genève, Londres, de plus en plus d’hôtels de luxe proposent des séjours axés sur le sommeil. A Coimbra, au Portugal, le Hästens (une marque de literie) Sleep Spa Hotel mise sur la qualité des matelas. A Londres, par exemple, le très chic Rosewood propose des retraites avec au menu yoga, travail sur la respiration, bain chaud aux huiles essentielles… et puis dodo ! Ces séjours promettent de vous rendre plus sereins en quelques jours. Un nouveau concept est en train de voir le jour : profiter des vacances pour se reposer.
➔ Vacances moins chères : les parents sont prêts à faire sécher les cours à leurs enfants
En Europe, alors que les prix augmentent un peu partout, certains parents font sécher l’école à leurs enfants pour partir en vacances en profitant des tarifs avantageux proposés en basse saison. « De nombreux parents sont prêts à faire face à la colère des enseignants pour bénéficier des meilleures offres », a indiqué Liz Mathews, directrice générale de l’agence de voyages Flight Centre. Selon elle, 67% de ses clients envisageraient de retirer leurs enfants de l’école pour profiter de vacances moins chères. Mais il y a des conséquences. Au Royaume-Uni, les parents peuvent être condamnés à une amende comprise entre 100 et 3.000 euros pour avoir retiré leurs enfants de l’école. En France, ceux qui ne peuvent pas justifier l’absence de leur enfant encourent une amende de 135 euros. Et si ces absences compromettent la scolarité de leur enfant, la peine encourue est de deux ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant aller jusqu’à 30.000 euros. C’est donc un petit calcul à faire.
Parce que c’est vendredi, le bon trait de plume de Jean Duverdier
➔ Israël veut développer le tourisme dans le désert
Le ministère du Tourisme israélien prévoit « d’importants investissements dans des infrastructures touristiques dans le désert du Néguev ». D’ici 2030, il veut même en faire le pôle d’attraction touristique le plus important du pays. Le projet comprend l’extension des liaisons de transport, de nouveaux logements et la réhabilitation du littoral d’Eilat, selon le ministère du Tourisme. En 2019, l’aéroport de Ramon avait déjà ouvert à environ 18 kilomètres d’Eilat. Les investissements futurs devraient inclure le développement de liaisons de transport, ferroviaires notamment, et la construction d’hôtels. Des installations de « glamping » et des petites maisons d’hôtes typiques sont aussi au programme. Par ailleurs, la construction de parcs pour les grands événements comme les concerts et le balisage de nouveaux itinéraires pédestres et cyclables sont prévus. Ça nous rappelle cette petite blague de Coluche : « Les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans 5 ans, faudrait qu’ils achètent du sable ailleurs. »
➔ Le retour des touristes fait le bonheur de LVMH
LVMH a contrebalancé le tassement de sa croissance aux États-Unis (-11%) par d’excellentes ventes en Europe. Celles-ci ont encore bondi de 19% au troisième trimestre 2022, à 19,75 milliards d’euros. En hausse de 35% sur le Vieux Continent, « elles ont profité de la reprise des voyages internationaux et de la force du dollar, qui a favorisé les dépenses des touristes américains dans la zone », souligne Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH. Cette santé est d’autant plus remarquable que, contrairement aux six premiers mois de 2022, la période se compare à un solide troisième trimestre 2021, marqué par l’allégement progressif des restrictions sanitaires un peu partout dans le monde.
➔ Le bel optimisme d’United Airlines
Pour l’été 2023, United Airlines ajoutera trois nouvelles destinations (Dubaï, Malaga, l’Espagne et Stockholm) et quatre nouvelles routes (Barcelone, Berlin, Rome et Shannon), au départ de son hub de Chicago. Ces sept nouvelles routes, ainsi que des fréquences supplémentaires sur d’autres marchés, permettraient à la compagnie d’exploiter 10 à 11% de capacité transatlantique de plus que cette année, et 30% de plus qu’en 2019. Mais ces ambitions sonnent curieusement alors que les annonces de récession économique des deux côtés de l’Atlantique se multiplient. Pourtant, Patrick Quayle, vice-président de la compagnie, y croit après avoir constaté « une demande incroyablement forte » pour les vols transatlantiques cet été et jusqu’en septembre. Il n’a peut-être pas écouté les infos.