Catégorie : Les pensées peu profondes d’OD

Confidence profonde : j’aime les points presse organisés par le ministère du Tourisme. Généralement, un « gros » média (cette fois, nos camarades des Echos) a déjà tout publié la veille, ce qui, pour nous, les « petits » médias, réduit la surprise. Moi, j’aime les surprises, donc ire de ma part. Arrive l’intervention d’Olivia Grégoire – généralement en retard -, laquelle se « félicite » des excellents chiffres affichés par le tourisme en 2023 (63 milliards de recettes ce n’est pas de la gnognote surtout en période de recherche d’économie budgétaire) et du retour des touristes, y compris des Chinois. Autre victoire : la France bat l’Espagne en termes de fréquentation. Mais les Espagnols rigolent parce que, eux, engrangent des recettes nettement supérieures !

Suit l’intervention d’Atout France, avec quelques chiffres issus des différentes études et sondages (qui doivent coûter une fortune), suivis à chaque fois de la phrase un peu lèche-bottes : « comme nous l’avait demandé madame la Ministre » !

Suit l’intervention d’ADN Tourisme, qui redonne sensiblement les mêmes chiffres, reste concis, précis et sans aucune flagornerie ou obséquiosité. François de Canson, président d’ADN Tourisme, remarquablement secondé par son DG, Antoine Angeard, fait le boulot.

Alors, moi, j’ai une question : à quoi servent deux institutions qui font sensiblement le même travail ? Plus prosaïquement, pourquoi faire simple alors qu’on peut faire compliqué et plus cher ?

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Sans vouloir être plus taquin que d’habitude, je n’ai jamais vraiment compris à quoi servaient certaines institutions, internationales de préférence et dont l’activité première consistait à entretenir des personnages, imbus de leur importance et surtout de leur incompétence. Prenez, par exemple, l’Organisation Mondiale du Tourisme. L’un de ses directeurs français, pourtant surnommé « la buse » par ses camarades de l’Ena, est resté en poste longtemps… Et, après son départ, pas grand-chose n’a changé si ce n’est que cette institution, internationale, est devenue Onu Tourisme. Ce qui ne change strictement rien à l’inutilité de ce « machin« . Par exemple, on peut lire dans les objectifs d’Onu Tourisme que « les équipes de la Coopération technique de l’OMT s’occupent d’accompagner les Etats membres dans leurs efforts pour développer et promouvoir le secteur du tourisme comme moteur de la croissance socioéconomique et de la réduction de la pauvreté grâce à la création d’emplois ». Sans vouloir faire du mauvais esprit, l’Onu n’a jamais servi à grand-chose, tant dans l’instauration d’une paix mondiale que dans la réduction de la pauvreté. Et pour la création d’emploi, il faudrait plutôt voir du côté des militaires…

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Je ne suis pas un grand fana de sport… Mais personne n’est parfait ! En même temps, je lisais de la plume toujours sympa d’un de mes camarades que « le JO bashing, ça suffisait ! » Ben non, ça ne suffit pas. Pas plus tard qu’hier, Thierry Estanguet, chef délégué de l’organisation des JO et para JO, se « félicitait » – je me suis toujours demandé pourquoi il fallait se féliciter, mais bon – de dévoiler l’horaire de début des cérémonies d’ouverture : « Le 26 juillet 2024 à Paris, la plus grande cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à ciel ouvert débutera à 19h30 précises, heure de Paris. 10h30 à Los Angeles, 14h30 à Rio de Janeiro, 18h30 à Londres, 20h30 à Athènes »… Super ! Mais tout ceci concernera un nombre extrêmement restreint de spectateurs, lesquels auront droit d’assister à l’événement en direct et de visu uniquement sur invitation. Mais qui va inviter ? Et choisir qui inviter ? Je fais confiance à notre camarade LG pour, subrepticement, circonvenir un inviteur… Il est rusé, le bougre. Remarquez, comme la plupart des ponts de Paris seront fermés dès le début juillet, tout comme la place de la Concorde et de nombreuses stations de métro, il vaudrait mieux investir dans un super téléviseur et s’installer au calme, loin de la capitale, qui n’avait pourtant pas besoin de l’organisation d’Olympiades pour rester la capitale touristique du monde. Enfin, ça, c’était avant… En attendant, courage, fuyons !

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Et plouf ! Récemment, la maire de Paris, Anne Hidalgo, s’était rendue en vacances en Polynésie, profitant de ce périple pour examiner les installations olympiques, notamment la tour du jury nécessaire au bon déroulement des épreuves de surf des JO de Paris qui doivent se dérouler à… Tahiti, sur le site de Teahupo’o. C’est une cata ! Dans la mesure où, selon les associations locales de défense de l’environnement, les coraux qui tapissent les fonds marins sont allégrement brisés. Alors que, ne l’oublions pas, une tour du Jury en bois existait déjà : mais elle n’était pas assez belle ! De plus, la majorité des citoyens de ce petit bout d’île s’était élevée contre, surtout pour une épreuve qui doit durer à peine 3 jours (du 27 au 30 juillet) ! Amélie Oudéa-Castéra, la cheffe des JO, à part déclarer que tout ceci est mal préparé, a préféré faire confiance au porte-parole du projet, Moana David, qui a expliqué que « les ouvriers font de leur mieux, qu’il y a eu des petites casses, mais qu’il faut faire confiance à la nature ! » Dans tout ça, ce sont les coraux de Teahupo’o qui n’ont vraiment pas de pot !

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Ce qui est bien avec la SNCF, c’est que, comme aux Galeries Farfouillettes, il s’y passe quelque chose. Non seulement, il s’y passe toujours quelque chose, mais en plus, il existe toujours une tête pensante, un conseiller spécial qui choisit toujours le bon moment pour innover. Prenez, par exemple, cette nouvelle politique des bagages à bord des TGV Inouï, lancée précisément le jour de la grève des contrôleurs… Rigolo, quand on y pense, car désormais, chaque voyageur aura droit d’emporter deux grandes valises aux dimensions bien précises plus un bagage cabine. Et gare à l’amende si vous dépassez les normes, il vous en coûtera 50€. C’est rigolo de vouloir copier les normes des compagnies low cost, mais ça en devient parfaitement ridicule. Si une famille de quatre personne embarque, ça va faire 8 grosses valises ? Si un autre passager n’en transporte qu’une, qui va l’empêcher de vendre sa place de bagage à un autre qui voyagera plus chargé ? Et comment contrôler tout ça, dans la mesure où, bien sûr, il y aura encore des contrôleurs dans le train…

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Bienvenue à Patrice Vergriete, nouveau ministre des Transports en général et du train en particulier. Finalement, ils sont sympas, Sud-Rail et la CGT Cheminots des contrôleurs de trains (les autres contrôleurs qui vous attendent au tournant sont les aériens, mais ils sont en vacances en ce moment) ! 150.000 passagers, au bas mot, pénalisés, un coût de plusieurs millions pour la SNCF, sans oublier de nombreux professionnels du tourisme qui avaient réservé séjours et autres prestations pour leurs clients… Jean-Pierre Farandou, ancien cheminot, laisse passer l’orage et donnera très sûrement aux contrôleurs des trains une partie de leur augmentation. Logique. Certes, le boulot de contrôleur de train peut être pénible… Alors, faut-il, comme en Italie, « encadrer » le droit de grève ? Dans la mesure où nous vivons en démocratie, dont je suis un adepte profond, la réponse est non. Faire appel aux responsabilités des dirigeants syndicaux ? Je reste assez sceptique… Les aiguilleurs du chemin de fer entrent dans la danse pour le prochain week-end. Les voyageurs qui n’ont pas pu partir n’auraient pas pu rentrer non plus. Rappelons que les syndicats de la RATP ont lancé un préavis de grève d’une durée de… 7 mois. Ça c’est du lourd !

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Eh bien voilà, c’est fait ! Le secteur tourisme a, enfin, des ministres, tant au Tourisme pur (et dur) qu’aux Transports. Ce qui m’inspire cette profonde pensée, à savoir que nommer un gouvernement, ç’est parfois un accouchement difficile… Pour le Tourisme nous récupérons une sage dame (si je peux me permettre ce lamentable jeu de mots) avec Dame Olivia, Grégoire de son patronyme. Elle va devoir, outre ses occupations ministérielles, réimprimer des cartes de visite. Mais, apparemment, le président Macron et son jeune Premier ministre ne changent pas une équipe qui gagne… Pour le Transport, après Clément Beaune qui ne pensait qu’au train, on reçoit un grand ministre (2,02 mètres de haut : il lui manque 13 centimètres pour égaler la taille de Gobert, l’autre, le basketteur), Patrice Vergriete, qui lâche le logement pour les aéroplanes et les chemins de fer ! Lui, en tant que maire de Dunkerque, a institué la gratuité des transports publics dans sa ville. Ils vont avoir un sacré boulot, Olivia et lui, avec ces JO dans 5 mois. Ce qui me fait penser à la dernière déclaration de la maire de Paris, Anne Hidalgo, à l’intention des Parisiens. Je cite : « Ne partez pas pendant les JO, ce serait une connerie ! Paris va être magnifique ! » Même les surmulots qui peuplent la ville s’en gaussent encore !

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Très mauvaise nouvelle, la semaine dernière, pour les voyagistes : l’Île Maurice, particulièrement prisée en ce moment par les clients, annonçait à la surprise générale l’augmentation de la Passenger International Fee, la taxe gouvernementale d’entrée dans le pays de 35 à 60 dollars par passager, avec effet rétroactif au 1er janvier 2024. Ce qui signifie que toutes les réservations effectuées depuis cette date sont concernées, au grand dam des agences de voyages et tour-opérateurs. Certains TO, qui ont déjà engrangés plusieurs centaines de réservations, n’hésitent pas à y voir une « catastrophe » ! Quant au gouvernement Mauricien, il se défend étrangement, indiquant que cette augmentation avait été annoncée en juillet 2023 ! C’était bien la peine que les Entreprises du Voyage organisent leur dernier congrès (plus de 500 professionnels) sur le territoire mauricien… A l’époque, en juin 2023, Donald Payen, ancien patron d’Air Mauritius et nouveau chef du tourisme mauricien, s’était bien gardé de parler de la taxe. En clair, j’appelle cela un coup de poignard dans le dos. Mais, face à l’ire des professionnels français, il a reporté l’application de la hausse de cette taxe au 14 février prochain, jour de la fête des amoureux ! Je t’aime, moi non plus, en quelque sorte ! Question : qui va rembourser les voyagistes qui ont été obligés de payer la surtaxe depuis le 1er janvier ?

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Ras la casquette : agriculteurs, paysans, gens de la terre n’en peuvent plus et l’on peut les comprendre, même si pour le pauvre citoyen qui se rend à son boulot, passer des heures coincé derrière un tracteur n’est pas particulièrement amusant. Car, au-delà de la précarité dans laquelle est plongé le monde paysan, les normes européennes édictées par Bruxelles suscitent l’ire grandissante des professionnels du secteur. Et surtout : la transposition de ces dispositions européennes en droit français. Que dis-je, transposition ! C’est une surtransposition avec toutes sortes de règles qui affectent nos paysans, tandis que des pays voisins, plus cools, n’y sont pas soumis ! Cela n’est pas surprenant. Souvenons-nous de la « transposition » de la Directive sur les voyages à forfait. Qui, alors que personne ne lui demandait rien, avait décidé de la responsabilité de plein droit pour les vendeurs de voyages, créant, là aussi, une distorsion flagrante de la concurrence et affaiblissant singulièrement nos voyagistes et agents de voyages ? Un certain Bruno Le Maire, me semble-t-il. Mais les professionnels du tourisme n’ont pas les moyens d’assiéger Paris ! Ils ne vendent que du rêve, pas des choux… de Bruxelles !

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Anett et la vache à lait… Ça pourrait être un conte, ce ne sera que la réalité, et c’est l’Association Nationale des Elus des Territoires du Tourisme qui dévoile le pot aux roses. On connaissait déjà les futures dispositions concernant le doublement du prix du ticket de métro lors des jeux olympiques et paralympiques pour 2024. Ce n’est pas tout. La loi de Finances 2024 prévoit, en effet, une surtaxe de 200% sur la taxe de séjour en Île-de-France pour alimenter l’établissement public Ile-de-France Mobilités. Ce qui, selon l’Anett, devrait permettre de dégager une recette de 400 M€ alors que les besoins d’Ile-de-France Mobilités ne sont que de 200 M€ ! Cherchez l’erreur, d’autant que finalement, c’est le touriste, qu’il soit étranger ou autochtone, qui va payer… une surtaxe pour se déplacer. Et que, si j’en crois les bonnes intentions des uns ou des autres, d’autres régions y voient un bon moyen d’améliorer leurs finances… au détriment du touriste, considéré comme la vache à lait de ce secteur primordial de notre économie. A se demander si, réellement, on veut des touristes en France ? On comprend mieux pourquoi le nouveau gouvernement Attal n’a toujours pas choisi un ministre délégué au secteur. Apparemment, on ne se bouscule pas au portillon !

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