
Icône brutaliste des années 1970, l’Hôtel du Lac de Tunis est en cours de démolition, au grand dam de la société civile. Construit par l’Italien Raffaele Contigiani à la demande de Bourguiba, cet édifice en pyramide inversée avait accueilli des stars comme James Brown avant de fermer en 2000. Son propriétaire actuel, le fonds libyen Lafico, a obtenu toutes les autorisations pour raser le bâtiment et ériger à sa place un complexe hôtelier et commercial de 20 étages. Une décision qui suscite une mobilisation : une pétition a déjà réuni 6 000 signatures et une manifestation est prévue en septembre. « Investir et moderniser ne veut pas dire démolir et raser sans se soucier de la mémoire collective », plaide l’architecte et députée Amel Meddeb. Pour les défenseurs du patrimoine, l’Hôtel du Lac représente un jalon de l’histoire moderne tunisienne et du brutalisme, style aujourd’hui en vogue. L’historien Gabriele Neri rappelle que ces bâtiments des années 1970 « sont les témoins d’époques très importantes » et pourraient nourrir un tourisme culturel de haut niveau. Un combat qui ressemble désormais au chant des cygnes pour l’Hôtel du Lac.
LG