Auteur/autrice : Laurent Guéna

Selon plus de 5.000 réponses à un questionnaire fournies entre le 12 mai et le 11 juin, un tiers seulement des chefs d’entreprise de PME prévoient une hausse de leur activité pour l’année en cours, contre 42% un an plus tôt, tandis que 21% prévoient une baisse de leur chiffre d’affaires, contre 17% en 2022. Les deux secteurs qui vont souffrir sont la construction, freinée par la remontée des taux d’intérêt qui refroidit le marché immobilier, et le commerce de détail, tandis que le tourisme poursuit le rattrapage post-covid avec une augmentation anticipée de 8% du chiffre d’affaires en 2023, après 23% estimés pour 2022. La remontada se poursuit.

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C’est en anglais que Bruno Le Maire a pris la parole sur CNN, mardi soir, pour s’adresser aux téléspectateurs internationaux choqués par les images des émeutes. « L’économie française est solide, la vie quotidienne des citoyens français n’est pas menacée par ce qui s’est passé. Nous revenons à une situation plus calme. » Il a aussi déclaré que « la France est l’une des destinations touristiques les plus populaires au monde et nous ferons tout pour qu’elle le reste, en garantissant naturellement la sécurité de tous les touristes sur le sol français ». Plus tôt dans la journée, le gouvernement français s’était déjà voulu rassurant quant à un éventuel impact des émeutes sur le tourisme à Paris. « Il faut garder son sang-froid, nous n’avons pas de vague d’annulations à Paris », avait affirmé la ministre déléguée au Tourisme, Olivia Grégoire. Les plateformes interrogées par les équipes du ministère ont fait part « d’un frétillement à -0,5%, voire -2%, mais qui ne permet aucunement de tirer des conclusions ». Sinon celles que les images d’émeutes et de pillages n’ont jamais favorisé les réservations. 

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A un peu plus d’un an du coup d’envoi des Jeux olympiques, le 26 juillet 2024, les députés Stéphane Peu (Parti communiste français, Seine-Saint-Denis) et Stéphane Mazars (Renaissance, Aveyron) ont remis ce matin un rapport d’information sur les retombées des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, comportant une cinquantaine de recommandation. Ils appellent notamment le gouvernement à apaiser le « climat social ». Près de 16 millions de touristes, à 90% français, sont attendus en Ile-de-France pendant les JO, dont moins de 4 millions munis de billets pour les compétitions. Dans une note de février, l’office de tourisme et des congrès de Paris a estimé à 2,6 milliards d’euros, hors billetterie, les dépenses des visiteurs pour les Jeux. Mais combien de visiteurs, qui ne s’intéressent pas aux JO – ça existe -, pourraient aussi se décourager en raison des désagréments occasionnés par les difficultés de circulation, ou les augmentations des prix ? La question reste sans réponse. 

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Selon les Entreprises du Voyage, en raison des émeutes qui frappent le pays, 10% de réservations touristiques ont été annulées en France. Rien que pour Elux France, agence de voyages luxe, ce sont 17% de réservations annulées depuis le début des émeutes. Les clients, impressionnés par les images diffusées en boucle dans leur pays, préfèrent décommander, peu leur importe le montant des frais. « Nous avons l’exemple d’une famille de quatre personnes, des Californiens qui devaient venir dans moins de 15 jours et qui ont décidé d’annuler alors même qu’ils vont avoir des frais d’annulation très importants et qui vont approcher les 10.000 euros », souligne Frédéric de Coral, le cofondateur de l’agence. « Il s’agit surtout d’annulation provenant de visiteurs étrangers, américains, anglais, allemands. Ce sont plutôt des touristes qui vont dans de l’hôtellerie haut de gamme et qui dépensent beaucoup durant leur séjour. Donc, ce sera perceptible sur l’ensemble de l’économie touristique au mois de juillet », déplore Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. Quant aux réservations pour la fin de l’été, elles en pâtissent déjà. Elux France enregistre une baisse de près de 50% par rapport à la même période l’an dernier.

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