Andreas Kluth est éditorialiste chez Bloomberg. Il a rédigé un article apocalyptique sur l’avenir du ski dans les Alpes. Skieur dans les années 1970 et 1980, il explique qu’à cette époque « le ski n’était pas tant un passe-temps qu’un mode de vie ». Mais aujourd’hui, « voir les pistes vertes coupées par quelques rubans grisâtres de neige artificielle, le rend mélancolique ». De son temps, « les skis étaient en bois, longs et droits. Personne ne portait de casque. Mes enfants ont grandi avec des skis carving et des caméras GoPro fixées sur le casque. Ce sont d’excellents skieurs, sauf dans la poudreuse qu’ils n’ont jamais vraiment connue. » Depuis quelques années, malgré des chutes de neige de plus en plus irrégulières, les stations ont continué à investir, dans des canons à neige à l’impact écologique douteux, ainsi que dans « des télésièges à huit places, avec des chauffe-fesses et bientôt des chargeurs d’iPhone ». Dans les stations, les spas se multiplient et le VTT et l’équitation se développent. L’un de ses amis, moniteur de ski, s’est même reconverti dans les sushis, « les meilleurs », selon lui. Pour Andreas Kluth, « inexorablement, la neige se raréfiera au cours de notre vie, et toutes les tentatives pour en trouver, nous conduirons à des altitudes toujours plus élevées et à des destinations plus exotiques, à un coût toujours plus élevé en argent et en carbone. Le ski deviendra de plus en plus cher et exclusif. » A l’avenir, on ira donc à la montagne pour déguster les meilleurs sushis.
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