Si, selon Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage, les offres de vacances « adults only » représentent « à vue de nez 3% de l’offre », elles sont de plus en recherchées. « On est dans une société qui se veut de moins en moins perturbée, où tout s’interprète en termes de pollution. Et l’enfant est une pollution sonore dans notre société », analyse Jean-Didier Urbain, anthropologue spécialiste du tourisme et des mobilités. Alors que certains font la guerre aux coqs et aux cloches des villages, les offres sans enfant « sont une réponse à une nouvelle demande de non-nuisance », estime le chercheur. D’après un juriste, « un hôtelier a parfaitement le droit de proposer une vraie atmosphère d’adultes (…). On s’inscrit dans la liberté du commerce, la liberté d’entreprendre ». La sénatrice PS Laurence Rossignol souhaite quant à elle proscrire les lieux interdits aux enfants. Elle a déposé fin mars une proposition de loi visant à « reconnaître la minorité comme un facteur de discrimination afin de promouvoir une société ouverte aux enfants ». Elle assure que laisser se développer les lieux sans enfants, « ce n’est pas bon pour le moral du pays, pour le rapport à l’avenir ». C’est vrai : mais cinq heures de TGV entre deux braillards, ça ne rend pas non plus très joyeux.
LG