Guillaume Yon est chercheur à l’Université d’Aix-la-Chapelle. Il a tenté de comprendre comment les compagnies aériennes fixaient les prix des billets d’avion avec l’aide d’algorithmes de plus en plus sophistiqués. « Les compagnies aériennes doivent définir environ un an à l’avance sur quelle ligne positionner un avion, à quelle date, et le nombre de sièges disponibles, explique-t-il. Mais il existe une incertitude : combien de passagers seront à bord ? Comme personne ne le sait, les prix restent bas tant qu’on n’est pas sûr de remplir l’avion. Et comme les systèmes deviennent de plus en plus réactifs, s’ils se rendent compte que durant la période de réservation la demande attendue n’est pas au rendez-vous, les prix peuvent baisser. » Aujourd’hui, les algorithmes de pricing sont si compliqués que « même les analystes des compagnies aériennes sont incapables de dire si les prix vont augmenter ou baisser dans les prochains jours ou semaines », poursuit Guillaume Yon. Contrairement aux grandes compagnies aériennes, les low cost ont opté pour un système plus simple : les prix augmentent à mesure que le vol se rapproche, mais dans une fourchette moindre. Les low cost préfèrent parier sur les extras : sélection des sièges, bagages, embarquement prioritaire, etc. Mais dans tous les cas, une seule certitude : « Plus vous réservez tôt, moins c’est cher. » Ce que l’on savait tous déjà.
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