
Singapour deviendra, le 1er octobre 2026, le premier pays au monde à taxer les passagers aériens pour financer du carburant d’aviation durable (SAF). Une contribution qui ira de 0,77$ pour un vol en éco en Asie du Sud-Est à 32$ pour les passagers premium vers les Amériques. Objectif : soutenir des achats centralisés de SAF et atteindre 3 à 5% d’incorporation en 2030. La mesure, annoncée alors que les États négocient à la COP30, exclut les passagers en transit mais inclut le fret, et frappe fort le jet privé : jusqu’à 5.000$ par vol. Pour le régulateur singapourien, il s’agit d’un « début nécessaire » pour faire contribuer l’ensemble du secteur. Cette taxe arrive au moment où Changi s’apprête à dépasser son record de 68,3 millions de passagers. Mais le SAF reste contesté : il ne représente que 0,3% du carburant de l’aviation mondiale et son développement soulève des doutes environnementaux, entre risques de déforestation et concurrence avec les cultures alimentaires. Certains dirigeants, comme le patron de Breeze Airways, jugent même la filière « ridicule » et non viable. Reste à voir si cette initiative pionnière suffira à verdir un secteur en plein boom ou si elle ne fera qu’alourdir la facture des voyageurs, avec une petite goutte de pétrole en arrière-goût. On a bien une petite idée.
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