
Le voyage de luxe connaît une mutation spectaculaire avec l’essor des « luxpéditions ». Estimé à 1.480 milliards de dollars en 2024 (1.260 milliards d’euros), ce marché pourrait atteindre 2.360 milliards de dollars d’ici 2030. Les voyageurs les plus friands sont des quinquagénaires fortunés, souvent anciens entrepreneurs, en quête d’expériences inédites. Expeditions Unlimited, Cookson Adventures ou encore Pelorus rivalisent d’imagination : dîner gastronomique pour des clients parachutés sur la banquise pour 1,2 million de dollars, sorties polaires combinant safari d’ours, glaciers et pingouins pour toute une famille, voyages dans l’espace ou au fond des océans… L’extrême se transforme en produit exclusif. Même l’Everest, autrefois réservé aux alpinistes aguerris, s’est mué en défi premium : pour 85.000 dollars, Seven Summit Treks propose ascension avec tentes chauffées, repas étoilés et dépose en hélicoptère près du sommet. Résultat : files d’attente pour atteindre le graal des montagnards et une centaine de vols quotidiens vers Lukla, le point de passage habituel des touristes qui veulent escalader l’Everest. De beaux paniers moyens en perspective, mais selon Oxfam, les 1% des personnes les plus riches de la planète (82 millions d’individus) émettent autant de gaz à effet de serre que 5 milliards d’êtres humains réunis. Drôle de planète.
NB