
Ma fille s’est envolée pour New York. Son rêve d’ado est devenu réalité. Elle m’a lancé un petit « merci Papa » – touchant, mais clairement éclipsé par l’excitation du voyage. Et moi, je suis resté là, les mains moites, à ruminer mes angoisses. Parce que quand je vois le cirque Trump-Musk, leurs vociférations d’un autre monde, leurs décisions à faire frémir un psychiatre, je m’inquiète. Vraiment. Ce n’est plus du show, c’est du délire dangereux. Et ce n’est pas juste eux. C’est le monde entier qui semble s’en foutre. On ferme les yeux, on regarde ailleurs. Panem et circenses… On s’enflamme pour un match de tennis, on crame des bagnoles pour un but marqué, mais on ne veut plus voir les bombes, les enfants déchiquetés, qu’ils soient russes, palestiniens ou israéliens. Trop dur. Trop triste. Alors on détourne le regard. Et moi, ça me fait mal. Cette douleur sourde d’appartenir à une époque qui a troqué l’empathie contre l’indifférence. J’ai honte.
OD