
Le temps passe. Il me souvient qu’à une époque, le climat et le « durable » étaient presque des incongruités pour le secteur du tourisme. Pourtant, certains, dans nos instances professionnelles, commençaient à prendre conscience de cette évolution. Le Znav – ce n’était pas encore EdV – comptait, parmi ses adhérents élus, mon vieux camarade Fino, Oro de son prénom. Il avait tenté une ouverture vers le durable en matière de tourisme. Il avait même réussi à créer une commission verte au sein du syndicat, et à éditer un livre vert du tourisme… Sans grand succès, faut bien l’dire, accueilli plutôt par les sourires sardoniques de ses bons camarades. La commission avait été rapidement enfouie dans les archives du syndicat. Et hop, pliée, oubliée. Comme le temps passe, disais-je donc, en ce début de pensée toujours aussi profonde. Fino jouit aujourd’hui d’une retraite agréable, tandis que ses camarades d’autrefois ont fini par découvrir que le tourisme « durable« , ce n’était pas de la rigolade. Du coup, c’est devenu la course à qui planterait le plus d’arbres, à qui créerait le voyagiste le plus « vert« …
Je caricature, bien sûr. Certains voyagistes ont (et continuent de) participer à de très beaux projets, sincères, concrets… Tandis que quelques opportunistes ont cru qu’en apposant un logo « vert » sur leur marque, ils deviendraient les nouveaux ténors du tourisme durable. Sic transit gloria mundi, comme on dit chez Astérix…
Toutefois, je tiens à souligner – et à saluer – le programme de Setosphère de mise en place de tables de cuissons propres au Kenya. C’est non seulement « durable » (il s’agit de construire des fours alimentaires écolos) mais aussi tourné vers les populations démunies d’Afrique. Enfin un projet concret, innovant, social et respectueux de l’environnement. « Cette action de mutualisation illustre parfaitement l’esprit du Seto, qui privilégie l’efficacité à la communication tous azimuts. C’est pourquoi plusieurs membres du Seto s’inscrivent dans cette démarche de bon sens, mesurable, et aux bénéfices économiques et sociaux incontestables », a expliqué René-Marc Chikli, président du Seto.
Il va quitter le syndicat la tête haute… et c’est bien !
OD