Les allées et venues du jet privé du PDG de l’armateur CMA CGM, dont le siège est à Marseille, ont été suivies pendant près d’un an par des journalistes. Résultats de l’enquête : entre mai 2023 et avril 2024, l’appareil a effectué 129 vols, à destination de Pékin, Beyrouth, Abou Dhabi ou Washington. Il a rejeté sur cette période 2.468 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 274 ans d’empreinte carbone pour un Français moyen. Le groupe a rétorqué que « cet avion est utilisé à titre professionnel par les équipes de direction de CMA CGM ». Une utilisation « requise dans la mesure où l’aéroport de Marseille-Provence propose peu de vols commerciaux pour les destinations citées en exemple ». Nicolas Raffin, porte-parole de l’ONG Transport & Environnement, qualifie ces chiffres « d’impressionnants » mais « pas surprenants ». « Les jets privés sont les moyens de transport les plus polluants. Le jet privé va émettre 5 à 14 fois plus de CO2 par passager qu’un avion commercial. » L’expert appelle à « réguler les voyages d’affaires dans un contexte où chaque entreprise doit baisser ses émissions de CO2 en privilégiant les réunions à distance aux voyages ou en ayant recours au train pour les destinations en Europe ». Entre Marseille et Paris, c’est assez facile, mais entre Marseille et Pékin, c’est plus compliqué.
LG