Cinquante ans après la parution de son premier guide, en avril 1973, le Routard reste, à ce jour, un carton éditorial. En 2022, selon Hachette Tourisme, son éditeur, 1,9 million d’exemplaires ont été imprimés – « C’est cinq Goncourt par an », dit, tout en modestie, Philippe Gloaguen, son fondateur. Le covid est un (très) mauvais souvenir et « l’année 2023 s’annonce très bonne », selon Hachette. Le succès du guide Tokyo, sorti en février, est la surprise de ce début d’année, reflet de la sociologie actuelle des lecteurs du Routard, loin du touriste désargenté des débuts à la recherche d’un plat copieux à dix francs. Cadres, professions intellectuelles, professions libérales, étudiants forment aujourd’hui le gros des bataillons de lecteurs… Philippe Gloaguen se prépare à passer la main, « la succession est assurée », mais ce sont tout de même des milliers de pages qui vont se tourner avec le départ de l’homme au sac à dos, qui s’est aussi révélé un redoutable homme d’affaires.
LG