Auteur/autrice : Laurent Guéna

Le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, juge « irresponsable » d’envisager d’augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA). « Une nouvelle taxe a déjà été introduite l’année dernière. La France deviendrait le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe, a-t-il déclaré. Si une hausse de la taxe devait se confirmer, ce que je ne souhaite surtout pas, nous demandons qu’elle soit, au moins, fléchée vers la décarbonation du secteur aérien. » La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a souligné être favorable à une augmentation de la TBSA pour contribuer à la réduction du déficit public, arguant qu’il s’agissait d’une « mesure de justice fiscale et écologique ». Ben Smith évoque jusqu’à 130 millions d’euros de pertes par an pour le secteur et rappelle que 80% des Français ont déjà pris l’avion, ce qui – mathématiquement – n’en fait donc pas « un transport des riches« .

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Ouigo Espagne a inauguré cette semaine deux lignes entre Madrid et Séville d’une part, et Madrid et Malaga d’autre part. Ces ouvertures marquent « l’aboutissement de plus de six ans de travaux », a expliqué le président de Ouigo Espagne et directeur de la branche TGV France et Europe chez SNCF Voyageurs, Alain Krakovitch. Elle va permettre à la filiale espagnole de SNCF Voyageurs de desservir un total de 15 villes dans ce pays, et d’être rentable dès cette année. Au total, Ouigo Espagne « offrira 35.000 places par semaine entre Madrid et l’Andalousie », avec des premiers prix à 9 euros, a précisé sa directrice générale, Hélène Valenzuela. Cela représentera près d’un tiers de l’activité du groupe en Espagne. Souhaitons aux passagers des rames un peu plus propres que celles qui circulent en France.

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Si l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) ne fait guère de doute, c’est la version allégée – telle que votée par le Sénat avant la censure – qui est en passe d’être confirmée. Dans cette version, la TSBA passerait de 2,6 euros actuellement à 5,3 euros pour les passagers en classe économique pour un vol vers une destination européenne ou assimilée (c’est-à-dire les destinations en Outre-mer). Et ce, au lieu des 9,5 euros voulus par le gouvernement. Un doublement au lieu d’un quadruplement, comme l’avait signalé le sénateur en séance. La desserte de la Corse et des Outre-mer serait, quant à elle, exonérée de cette hausse, tout comme les lignes d’aménagement du territoire (Lat) – même si cet ajustement a de fortes chances d’être retoqué par Bruxelles. Le Sénat n’avait en revanche pas touché à l’augmentation pour les autres tarifs, reprenant le barème proposé par le gouvernement Barnier. Celui-ci est compris entre 15 euros (pour un vol en classe économique vers une destination intermédiaire) et 120 euros (pour un vol en classe affaires ou première vers une destination lointaine, c’est-à-dire plus de 5.500 kilomètres de l’aérodrome national de référence). Un moindre mal pour l’aérien mais qui ne devrait toutefois pas s’en satisfaire.

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Le secteur aérien, menacé par une hausse de la taxe sur les billets d’avion, a dénoncé lundi un projet « récessif » et appelé à sa « révision« , dans un communiqué cosigné par la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) et l’Union des Aéroports Français (UAF). Les fédérations « regrettent la volonté affichée du nouveau gouvernement de reprendre à son compte, sans la moindre concertation ou étude d’impact, le projet d’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) dans le cadre du projet de loi de finances 2025″. « Un dialogue et une concertation entre l’État et le secteur nous semblent plus que jamais nécessaires afin d’assurer que les bonnes décisions seront prises », juge Pascal de Izaguirre, président de la Fnam.  La nouvelle ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a affirmé la semaine dernière être favorable à une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion pour contribuer à la réduction du déficit public. Elle estime qu’il s’agit d’une « mesure de justice fiscale et écologique, les 20% de la population ayant le revenu le plus élevé étant responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion ». Il ne reste guère plus que le vote d’une motion de censure, qui sera déposée par LFI après le discours de politique générale de François Bayrou, pour écarter cette taxe. Réponse, jeudi.

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