Auteur/autrice : Nicolas Barbéry

En 2021, l’UE et le Qatar avaient signé un accord de ciel ouvert assez critiqué parce que jugé trop favorable à Qatar Airways. Avec les affaires de corruption entre les parlementaires européens et le Qatar qui viennent d’être révélées, cet accord commence à sentir le souffre. Jan-Christoph Oetjen, vice-président de la commission des transports de l’UE, vient d’ailleurs de déclarer : « S’il s’avère que le Qatar a exercé une influence, l’accord ne pourra pas rester valable. » Rappelons que le 18 octobre 2021, tous les États membres avaient signé des accords aériens bilatéraux avec le Qatar. Pressentant la présence d’un loup, les syndicats français, notamment, avaient alors dénoncé – sans grand effet – « un accord complètement déséquilibré, très largement favorable aux intérêts qataris » (lire dans Air Journal). Maintenant, on commence à voir le loup.

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Johan Lundgren, le patron d’Easyjet, a été payé près de 3 millions de livres (3,5 millions d’euros) en 2022, alors que la compagnie low cost a subi une perte de 208 millions de livres (242 millions d’euros) et annulé des milliers de vols durant l’été, à cause notamment de la pénurie de personnel, de perturbations météorologiques et de problèmes informatique. La totalité des émoluments de Johan Lundgren représente une augmentation de ses revenus d’environ 273% par rapport à 2021. Cela dit, à l’époque, il n’avait touché que son fixe, aucune prime n’ayant été versée à cause de la pandémie. Comparaison n’est pas raison : à l’heure où de vastes grèves dans les chemins de fer et la santé menacent les fêtes de fin d’année, les syndicats rappellent que les salaires du secteur public britannique n’ont augmenté que de 2,7% au cours de l’année.

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Aux Baléares, le principal syndicat (CCOO) de l’exploitant d’aéroports Aena appelle à faire grève durant la période de Noël. Ce mouvement qui pourrait impliquer jusqu’à 10.000 salariés devrait directement toucher le trafic aux aéroports de Palma, Ibiza et Mahon. Des préavis ont été déposés pour les 22, 23, 30 et 31 décembre 2022 et pour les 6 et 8 janvier 2023. Les syndicats réclament le paiement d’une allocation de productivité qui n’a pas été versée durant la pandémie. Francisco José Casado Moreno, secrétaire général du CCOO, reproche que des dividendes aient été versés aux actionnaires d’Aena, alors que les salariés n’ont rien touché. Si le conflit n’est pas résolu d’ici là, menace le syndicat, les grèves se poursuivront au premier trimestre de l’année prochaine et jusqu’à… Pâques.

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Dans une lettre ouverte, l’Association européenne des voyagistes et des agences de voyages (Ectaa), épaulée par certaines organisations de protection des consommateurs, demande à la Commission européenne d’imposer aux compagnies aériennes de protéger l’argent de leurs clients. « Comme c’est le cas pour les autres prestataires, il devrait incomber aux compagnies aériennes de couvrir les risques résultant de leurs propres activités », explique l’Ectaa, qui rappelle au passage que « 87 compagnies aériennes ont fait faillite entre 2011 et 2019, affectant 5,6 millions de consommateurs ». Le secrétaire général de l’association, Éric Drésin, suggère quelques pistes : « La directive sur les voyages à forfait peut servir de source d’inspiration (à la Commission), tout comme le fonds de garantie qui a été mis en place au Danemark depuis des années. » Rusé.

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La direction de la compagnie Swiss et le syndicat Kapers se sont mis d’accord sur une nouvelle convention collective de travail pour le personnel de cabine. Le salaire de départ du personnel de cabine a été fixé à 4.000 francs suisses, soit 4.000 euros environ. Les autres rémunérations seront augmentées d’au moins 4% à partir du 1er janvier 2023. De plus, des « mesures permettant de mieux planifier la vie privée » des PNC seront prises. Elles représenteront un investissement de 100 millions de francs sur les cinq prochaines années. Sandrine Nikolic-Fuss, présidente du syndicat Kapers, est satisfaite : « Après de très longues années de disette et les affres de la pandémie, il était plus que temps que le personnel de cabine retrouve sa dignité. » A 4.000 francs le salaire de base, on espère effectivement qu’il retrouvera sa dignité.

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