Ben Smith, directeur général d’Air France–KLM, aborde 2025 avec un ton inhabituellement offensif. Habituellement discret, il sort de son mutisme pour critiquer deux sujets majeurs : la décision du gouvernement Bayrou de doubler la taxe de solidarité sur les billets d’avion – un coût déjà estimé à 140 millions d’euros pour le groupe en 2024 – et la gestion du groupe ADP. Ben Smith dénonce notamment la répartition des postes de stationnement avec passerelles d’embarquement, appelés « taux de contact ». Selon lui, les avions d’Air France bénéficient moins souvent de ces passerelles que les compagnies étrangères : « À Roissy, notre taux varie entre 85 et 90%, tandis qu’au Terminal 1, où opèrent les compagnies américaines, il frôle les 100%. » Il estime qu’Air France est désavantagée par rapport à ses concurrents internationaux. ADP n’a pas tardé à réagir, exprimant sa « surprise » face à ces accusations. L’opérateur rappelle qu’Air France représente près de la moitié du trafic de Paris-CDG, soit environ 600 vols quotidiens, et que ses taux de contact atteignent 90% pour les gros porteurs et 88 % pour les moyens porteurs, des chiffres supérieurs à ceux des autres compagnies (respectivement 87% et 78%). Cette polémique éclate alors qu’ADP s’apprête à changer de direction. Augustin de Romanet, PDG historique, doit céder sa place à Philippe Pascal, actuel directeur général adjoint Finances, récemment nommé par l’Élysée. Ce dernier aura pour mission de rétablir la confiance avec Air France–KLM, un partenaire incontournable du hub parisien.
OD