Fleuron historique du Japon frappé par une recrudescence de visiteurs sans-gêne, Kyoto annonce un relèvement massif de sa taxe de séjour, graduée en fonction du prix des hébergements, afin de promouvoir un « tourisme durable ». A partir de mars 2026, les visiteurs louant une chambre pour un prix allant de 20.000 à 50.000 yens par nuit (124 à 310 euros au cours actuel) verront ainsi leur taxe de séjour doublée à 1.000 yens (6,20 euros) par personne et par nuitée. Quant aux hébergements les plus luxueux, au-delà de 620 euros la nuit, leur taxe sera multipliée par dix pour atteindre 62 euros par personne et par nuitée. La mesure survient sur fond d’incivilités répétées, notamment dans le quartier historique de Gion abritant les salons de thé où les geishas, appelées localement « geikos » (« femmes d’art »), exécutent des danses sophistiquées et jouent d’instruments traditionnels. Le conseil du quartier avait déjà décidé en mars 2024 d’interdire aux visiteurs l’accès aux ruelles privées. Un de ses membres avait alors déploré les cas d’une apprentie geisha dont le kimono avait été déchiré, ou d’une autre qui avait retrouvé des mégots de cigarettes dans son col. Préserver la dignité de ses traditions vaut bien plus que quelques touristes supplémentaires.
LG