Tous les vendredis, à Prague, une travailleuse du sexe de 54 ans, sans abri, fait visiter aux touristes les bas-fonds de la capitale tchèque. Elle est l’une des six guides travaillant pour l’association Pragulic. Devant la gare centrale, Roman, 55 ans, sans domicile stable pendant neuf ans, accueille jovialement un groupe d’étudiants. Il les emmène voir un couple vivant sous un pont, là où lui-même a dormi par le passé. Les visiteurs prennent le temps de poser des questions puis donnent ensuite, encouragés par Roman Balaz, quelques couronnes pour manger. A l’instar d’initiatives similaires ailleurs en Europe, Pragulic, lancé il y a 12 ans, « essaye d’ouvrir les yeux » des visiteurs et de leur montrer qu’on peut « très vite se retrouver à la rue ». Tout en offrant aux SDF « l’opportunité de réintégrer la société », comme une « sorte de thérapie leur permettant de retrouver la mémoire, certains ayant enfoui des pans entiers de leur vie ». Voyeurisme malaisant ou initiative salutaire, à chacun de se faire un avis.
LG