En quelques années, l’Iran est passée de destination à la mode à « pays fortement déconseillé » aux voyageurs occidentaux. L’opération séduction avait pourtant bien commencé : entre 2014 et 2019, les touristes européens se pressaient à Ispahan, Chiraz ou Persépolis, les joyaux de l’ancienne Perse. La forte médiatisation des manifestations à l’étranger « a contribué à créer une atmosphère d’iranophobie », regrette Maryam Jalali, la vice-ministre du Tourisme, interrogée dans le cadre du salon du Tourisme de Téhéran qui s’est tenu la semaine dernière. Dans un tel contexte, « nous n’aurons probablement pas de touristes occidentaux ce printemps », la meilleure saison pour visiter le pays. Reste « un petit nombre de visiteurs étrangers », venus « de Russie, de Chine, de Turquie ou d’autres pays » qui ne sont pas en froid avec la République islamique. « Quand les médias étrangers ne cessent de répéter qu’il y a des troubles dans le pays, cela décourage les voyageurs », se désole aussi Amir-Hossein Rahimi, le PDG de l’un des principaux tour-opérateurs privés du pays, Alaedin Travel. Tout ça, c’est donc la faute des journalistes.
LG