11 juillet 2021 à Cuba : pour la première fois depuis l’avènement du pouvoir castriste en 1959, des milliers de Cubains descendent dans les rues d’une douzaine de villes de l’île, pour protester – pacifiquement – contre les abus de la dictature, les privations, les coupures d’électricité récurrentes et tous les tracas d’un pays en banqueroute. Car l’embargo imposé par les États-Unis depuis soixante ans ne justifie plus la situation de misère ; le blocus est en réalité devenu le « cache misère » d’un régime autocratique incapable de gouverner son peuple autrement que par le bâton. La violente répression qui suit les manifestations du 11 juillet 2021 impose d’ailleurs à nouveau une chape de plomb. Mais le feu de la révolte continue de couver, et ceux qui n’en peuvent plus d’être soumis aux brimades et punitions s’en vont en masse. À commencer par les jeunes. Cuba se vide de ses forces vives, condamnées à l’exil par une dictature militaire plus répressive que jamais. Mais paradoxalement, ce durcissement trahit aussi un changement de paradigme : en sortant manifester sans violence face à des militaires agressifs, en supportant une répression qui se caractérise encore en 2023 par un millier de prisonniers politiques (dont un grand nombre de femmes et même des mineurs !), les Cubains ont brisé le mur de la peur qui les empêchait de protester ouvertement. La révolte gronde à Cuba, mais aussi là où la diaspora cubaine est présente, à commencer par les États-Unis et l’Europe. Le livre de Francis Mateo, Cuba… la patrie et la vie (VA Editions – 20 euros), est le récit incarné de cette révolte et de cette dynamique de changement où les femmes jouent un rôle prédominant. Cuba… la patrie et la vie est disponible dans toutes les (bonnes) librairies et… sur Amazon.
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