
Les récentes manifestations meurtrières au Népal ont porté un coup sévère au secteur touristique, déjà fragilisé par une décennie de crises successives. Selon l’Association hôtelière du Népal (Han), les deux jours d’émeutes ont causé des pertes estimées à 25 milliards de roupies (150M€). Le Hilton Katmandou, durement touché, déclare à lui seul 8 milliards de roupies (47M€) de dégâts. Plusieurs établissements de luxe, dont le Hyatt Regency et l’hôtel Varnavas, ont également été pris pour cible. Au total, une trentaine d’hôtels et complexes hôteliers auraient subi des dommages à travers le pays. Ces violences surviennent alors que le tourisme commençait tout juste à se relever. Le séisme de 2015 avait dévasté des infrastructures, sites patrimoniaux et itinéraires de randonnée, entraînant une chute brutale des arrivées et un long processus de reconstruction. À peine rétabli, le secteur a ensuite connu un effondrement des revenus provoqué par la pandémie, avec l’anéantissement de près d’un milliard de dollars annuels. Les arrivées n’ont retrouvé leur niveau d’avant-crise qu’en 2023, laissant espérer la possibilité de franchir le cap du million de visiteurs cette année. Ces perspectives s’assombrissent à nouveau, alors que le tourisme pèse près de 7% du PIB et emploie plus d’un million de personnes.
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