
Dans son rapport annuel, la Banque d’Espagne alerte sur la transformation massive de logements résidentiels en hébergements touristiques dans les zones les plus prisées, comme les îles Baléares, les Canaries ou la côte méditerranéenne. Jusqu’à 50% des logements y perdent leur fonction résidentielle, devenant inaccessibles aux habitants. Cette évolution, liée à la location saisonnière et à l’achat par des non-résidents, réduit fortement l’offre locative classique, déjà limitée par un faible investissement public et privé. Plus de 50% des logements sont ainsi « détournés » aux Baléares et aux Canaries, 40% à Malaga et 35% à Alicante. À l’inverse, dans l’Espagne rurale et dépeuplée, l’offre excède largement la demande : certaines provinces comme Ávila ou Teruel, ont deux fois plus de logements que de ménages. Ce déséquilibre souligne un paradoxe territorial : là où les logements existent en abondance, la population manque ; là où elle croît, l’offre s’épuise. CQFD.
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