
Une scène de carte postale sur la plage du Lido, à Mogadiscio : eau turquoise, sable blanc, touristes débarquant de petites embarcations. Le décor surprend dans la capitale d’un Etat encore marqué par son effondrement, dans les années 1990, et la menace constante des shebab. Pourtant, depuis fin 2023, les autorités somaliennes cherchent à redorer l’image du pays en mettant en avant une sécurité en amélioration et un début de retour des visiteurs étrangers. Sheryl, Américaine, dit s’être sentie « parfaitement à l’aise » à son arrivée, même si un soldat armé l’escorte durant ses visites. Avec son mari, elle a déjà voyagé en Afghanistan, en Iran ou en Corée du Nord. Des profils atypiques, alors que Londres et Washington déconseillent formellement tout déplacement en Somalie. Les agences locales, elles, assurent que les touristes peuvent désormais interagir « sans problème » avec les habitants, pour peu qu’ils acceptent un forfait à 500 dollars par jour incluant… l’escorte armée. En dépit d’un visa électronique déjà piraté et de zones entières jugées trop dangereuses, la Somalie veut croire à un « changement d’image ». Sur la plage, la vie reprend ; à 60 kilomètres de là, la guerre continue.
LG
