
Le parquet de Milan a pris des mesures pour tenter d’en savoir plus sur les « safaris humains » organisés à Sarajevo et dénoncés en Italie par un écrivain et deux avocats. On soupçonne des Italiens de s’être rendus à Sarajevo pendant la guerre de Bosnie, dans les années 1990, et d’avoir payé pour pouvoir abattre des personnes comme des tireurs d’élite, le week-end, depuis les collines contrôlées par les milices serbes de Bosnie. Hier, un ancien agent des services secrets bosniens affirme avoir informé, en 1993, les services de renseignement italiens de l’existence de ces « voyages organisés ». Ils ont répondu deux ou trois mois plus tard : « Nous avons découvert que le safari partait de Trieste. Nous l’avons interrompu et il n’y aura plus de safaris. » L’itinéraire emprunté par ces « touristes de guerre » consistait à prendre un vol de Trieste, ville italienne frontalière de la Slovénie, jusqu’à Belgrade. De là, ils rejoignaient Sarajevo par la route. L’écrivain italien Adriano Sofri, qui se trouvait à Sarajevo à l’époque et envoyait des dépêches à la presse italienne, affirme que le phénomène était « universellement connu ». Il ajoute que les participants à cette activité macabre étaient « enthousiastes et nombreux ». En cette funeste journée anniversaire du 13 novembre, plus rien ne nous étonne. Malheureusement.
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