
Depuis des années, les autorités jordaniennes cherchent, par des moyens juridiques et financiers, à expulser les membres de la communauté des Bdoul de leurs maisons troglodytiques creusées dans la roche de Pétra, l’un des sites les plus visités du royaume. Mais les Bédouins, attachés à leur terre et à leur culture, tentent de résister. « J’ai vécu ici toute ma vie, explique cet agriculteur qui travaille parfois comme guide touristique. Je ne suis jamais allé ailleurs, et je ne m’imagine pas vivre ailleurs qu’ici. Cet endroit fait partie de qui je suis, je ne peux pas le quitter. » Selon les autorités, leur éviction du site antique de Pétra, qui a démarré fin 2024, vise à le préserver dans le cadre d’un ambitieux programme de développement prévoyant aussi la construction de nouvelles installations et une meilleure régulation des flux touristiques. Des organisations internationales de défense des droits humains ont appelé les autorités jordaniennes à ne pas procéder aux expulsions annoncées. Mais les responsables de la gestion et du développement de Pétra répliquent que la présence des nomades qui s’y trouvent encore est illégale – même si tout le monde sait pertinemment que les Bdoul vivent dans les grottes depuis près de deux cents ans.
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