
Fondateur de G Adventures, tour-opérateur canadien pionnier du voyage durable et communautaire, Bruce Poon Tip a bâti depuis Toronto un groupe présent dans 160 pays, qui fait voyager 300.000 clients par an et emploie 3.500 personnes. Sa vision du tourisme tranche : « Nous vendons désormais de la capacité : plus d’hôtels, plus de vols. Le tourisme a perdu sa passion et est devenu une marchandise. Le confort est devenu une drogue. L’industrie hôtelière en est obsédée. Elle veut que les clients se sentent pareils partout, où qu’ils soient. La destination est devenue secondaire. Si vous cherchez le confort de votre maison, restez chez vous. Le vrai voyage commence au-delà de sa zone de confort. » La pandémie, estime-t-il, a été salutaire : « Elle nous a rappelé l’essentiel ». Avant le covid, on achetait des services. On est privés de voyages aujourd’hui, on a redécouvert les destinations. Désormais, Poon Tip mise moins sur la croissance que sur l’impact positif des déplacements : chaque voyage doit bénéficier aux communautés locales. « Voyager est un privilège. Rares sont ceux dans le monde qui ont la chance de voyager. Et ce privilège implique une responsabilité. Ceux qui voyagent devraient donner en retour. Le tourisme communautaire, qui profite à la population locale, en est la preuve. » Il conclut : « Le tourisme peut améliorer le monde. » Un sage, ce Poon Tip.
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