
Un décret royal oblige en Espagne tous les hébergeurs, loueurs de voitures ou agences de voyages à recueillir, outre les informations habituelles, tout un tas de données personnelles et bancaires supplémentaires sur les touristes, comme leur numéro de téléphone, leur lieu de naissance, leurs liens de parenté avec d’autres voyageurs, des détails sur le mode de paiement… Ces données doivent être envoyées chaque soir au ministère espagnol de l’Intérieur, par le biais d’une plateforme numérique dédiée, sous peine d’écoper d’une amende pouvant atteindre 30.000 euros. « Nous ne soumettrons personne à un interrogatoire, nous ne pouvons pas le faire, ni supporter les coûts opérationnels de ce système », a écrit la Confédération espagnole des agences de voyages dans une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur. De leur côté, les autorités rétorquent que ce « big brother du tourisme », surnom donné au décret par ses détracteurs, doit servir la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Selon un touriste, « ils collectent nos informations personnelles et on ne sait pas vraiment ce qu’ils en font ». Il va falloir s’y faire : d’autres pays européens pourraient bientôt suivre cette voie.
LG