
En février dernier, à Ibiza, un célèbre point de vue sur l’îlot d’Es Vedrà a été barré par des blocs de pierre, empêchant l’accès aux visiteurs. Cette mesure, prise par des propriétaires excédés par la surfréquentation, illustre la frustration grandissante face au tourisme de masse. Mais l’opposition prend des formes bien plus radicales ailleurs : la semaine dernière à Tenerife, des activistes masqués ont incendié une vingtaine de véhicules de location sur la Costa Adeje, un haut lieu touristique des Canaries. De plus, le mouvement anti-tourisme s’organise et prend une dimension internationale. Un sommet réunissant des collectifs de plusieurs pays du sud de l’Europe – Espagne, Portugal, Italie et France – est prévu à Barcelone le mois prochain. Leur objectif : renforcer les actions de résistance face à un modèle économique jugé nuisible pour les habitants et l’environnement. Face à cette contestation, certains habitants adoptent une posture inverse. À Lanzarote, un groupe de résidents a organisé une marche en soutien au tourisme, saluée par des vacanciers britanniques. Le tourisme, c’est quand même compliqué. Quand les visiteurs sont trop nombreux, on pleure et quand ils désertent, on pleure.
LG