En 2024, de plus en plus de destinations adoptent des mesures pour lutter contre le surtourisme. Comme l’explique Marina Novelli, directrice du Sustainable Travel and Tourism Advanced Research Center à l’Université de Nottingham : « Nous sommes désormais dans une situation où toutes sortes de mesures sont mises en œuvre, telles que la limitation du nombre de visiteurs et l’instauration de taxes touristiques. » Mais ces initiatives sont-elles réellement efficaces ? Barcelone, par exemple, a introduit une première taxe touristique en 2012, restreint les locations de courte durée dès 2015, et plafonné la construction de nouveaux hôtels en 2017. Pourtant, la ville continue d’attirer un nombre record de visiteurs. En réalité, le principal frein à la lutte contre le surtourisme est l’absence de consensus sur sa gravité. En tant que moteur économique essentiel, générateur de revenus et d’emplois, le tourisme reste difficile à réguler sans impacter les acteurs qui en dépendent. Et la tendance ne semble pas s’inverser : à l’échelle mondiale, les arrivées internationales devraient encore progresser de 12,4% en 2025 par rapport à 2019. Face à cette dynamique, existe-t-il une solution viable ? Marina Novelli est sceptique : « Je ne suis pas sûre qu’il y ait une solution… À moins que les touristes prennent leurs responsabilités et se disent : Vous savez quoi ? Je n’ai pas besoin de voir Venise. Je n’irai pas. » Le touriste peut aussi être un animal intelligent.
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