Une assemblée générale du BAR, exceptionnelle aux dires des participants, s’est tenue hier à Paris. Il y avait du beau monde, notamment Willie Walsh, président de Iata ou encore Damien Cazé, patron de la DGAC. Dans son discours, Jean-Pierre Sauvage, président de l’association, a fait un bilan clair du transport aérien mondial, tout en envoyant quelques messages clairs aux autorités de tutelle. Pour résumer, le transport aérien mondial a retrouvé en 2024 un niveau supérieur à celui de 2019, avec 4,9 milliards de passagers et une hausse du fret de 5,8%. En France, si le trafic domestique peine à rattraper son niveau pré-covid, le trafic international le dépasse, soulignant l’importance économique du secteur (1,3 million d’emplois et 4,8% du PIB). Cependant, la croissance en 2025 devrait rester faible (inférieur à 1%), et un récent rapport de Mario Draghi alerte sur la compétitivité du pays. Dans ce contexte, la décarbonation est un enjeu majeur. L’objectif zéro carbone pour 2050 s’appuie sur plusieurs leviers : renouvellement des flottes (avec des avions moins gourmands en carburant), développement du carburant d’aviation durable (SAF) et amélioration de la gestion opérationnelle (ciel unique européen et réduction des retards). Les aéroports, soumis à une forte proximité urbaine, sont également invités à limiter leurs émissions et nuisances sonores, tout en participant à des études d’impact équilibrées (EIAE). Le secteur doit, en outre, faire face à une fiscalité croissante (taxes TEITLD, TSBA) justifiée au nom de l’environnement, mais perçue comme injuste et pénalisante pour la compétitivité. Malgré ces défis, les professionnels du transport aérien affichent leur confiance quant à la résilience et l’adaptation de l’industrie, espérant que 2025 soit l’année d’un nouvel essor, conciliant performance économique et objectifs environnementaux.
OD