Le décret royal 933/2021, déjà surnommé le Big Brother du tourisme par ses détracteurs, entrera en vigueur en Espagne le 2 décembre. Il a pourtant été rejeté par le Parlement et le Sénat espagnols, qui ont demandé au gouvernement de le suspendre et de le réviser. En vertu de cette réglementation, le gouvernement espagnol entend exiger des agences de voyages, des hébergements touristiques et des sociétés de location de voitures, qu’ils communiquent aux autorités des informations personnelles sensibles sur les touristes (téléphone, mail, situation de famille, méthodes de paiement utilisées au cours du voyage, etc.). Le 23 octobre, la majorité du Congrès espagnol a approuvé une proposition demandant au gouvernement espagnol de rouvrir les négociations et de reporter l’application du texte, estimant « l‘étendue des informations demandées excessive, et pouvant violer les règles de protection des données ». Mais le gouvernement semble ignorer ce vote et maintient la date du 2 décembre 2024 pour la mise en œuvre complète du décret. Les organisations professionnelles européennes, l’Ectaa en tête, ont exprimé « leur profonde inquiétude face à cette nouvelle réglementation, mettant en garde contre les graves répercussions qu’elle pourrait avoir sur le marché européen du tourisme et sur la protection des données personnelles des voyageurs ». Elles ont contacté le gouvernement espagnol pour demander la suspension du texte. En vain.
NB