Le célèbre quartier de Gion, à Kyoto, peine à trouver un équilibre entre son mode de vie vieux de plusieurs siècles et la volonté d’accueillir de plus en plus de touristes étrangers. C’est l’éternel problème. D’autant que les effets dévastateurs du tourisme de masse sont accentués par la piètre éducation de bon nombre de visiteurs. Ainsi, le sanctuaire Yasaka, l’un des édifices religieux les plus célèbres de la ville, a dû attacher les cordons des cloches de prière pour empêcher les touristes de tirer dessus la nuit. Ou encore : Kosode-Koji, une ruelle pavée bordée de maisons anciennes fréquemment utilisée par les geishas est maintenant envahie de curieux. Pour prendre des photos, certains vont même jusqu’à harceler les geishas à la manière des paparazzi, déchirant les manches de leur kimono ou les suivant jusque chez elles. Depuis quelques jours, Kosode-Koji est interdit au public. Un panneau affiché à l’entrée menace d’amendes allant jusqu’à 10.000 yens (60 euros) en cas d’entrée non autorisée. Le Japon a accueilli environ 11,6 millions de touristes étrangers entre janvier et avril. Le gouvernement rêve d’en accueillir 60 millions par an d’ici 2030, soit près du double du record de l’année 2019. Les geishas ne sont pas près d’être tranquilles.
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