Pour parcourir les 1.000 km entre Libreville et Bangui, il faut compter au mieux neuf heures et 1.000 dollars, un exemple parmi d’autres de l’onéreux chemin de croix que sont les voyages aériens en Afrique, en raison de politiques protectionnistes et de taxes élevées. En Europe, un vol Paris-Madrid – une distance équivalente – dure deux heures et coûte cinq fois moins cher. A la différence de l’Europe qui a ouvert son marché dans les années 1990, « il n’y a pas encore un marché aérien africain unifié », explique un expert du secteur, qui a requis l’anonymat en raison de ses fonctions. Selon une étude réalisée en 2021 par l’Association du transport aérien international (IATA) à l’intention de l’Union africaine (UA), sur les 1.431 liaisons possibles entre chacun des 54 pays de l’UA, seules 19% bénéficiaient d’un vol direct au moins hebdomadaire. « L’Afrique est la région (du monde) où les prix des billets d’avion sont de loin les plus chers pour voyager à l’intérieur du continent« , note IATA dans son étude. Une autre étude de l’association portant sur 12 pays (trois dans chacune des sous-régions du continent) concluait qu’une libéralisation du marché aérien entre ces pays ferait bondir le trafic de 81%. Cette étude a été publiée il y a dix ans.
LG
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