
Emmanuelle Llop, c’est non seulement une brillante avocate célèbre dans la profession, mais c’est aussi et quasi surtout la Présidente de Femmes du Tourisme, cette association crée il y a 20 ans par de brillantes jeunes (et moins jeunes) afin d’obtenir une certaine justice entre femmes et hommes. Rien de tel qu’une avocate, résolue mais surtout pas sexiste ; pour faire évoluer les mentalités…
J’aime👍
« Ce que j’aime, c’est cette journée du 20 novembre, où Femmes du Tourisme a dévoilé les premiers résultats de son Observatoire de l’égalité femmes-hommes dans le tourisme, tout en célébrant les 20 ans de l’association.
Une journée en deux temps, au Rex : un après-midi de conférences, puis une soirée plus festive au Rex Club.
Pourquoi j’aime ? Parce que cet observatoire – une première dans notre secteur – a été accueilli chaleureusement et sérieusement par l’ensemble de la profession. Notre association n’est pas militante : nous voulons co-construire, avancer avec les femmes et avec les hommes pour réduire les écarts… et surtout, éviter les 140 ans prédits dans l’économie générale pour atteindre l’égalité salariale.
J’aime l’écho qu’a eu l’événement, les prises de parole sur LinkedIn, la participation des institutions : ADN Tourisme, EDV, SETO, CAT, et bien d’autres. Une unanimité rare autour d’un constat simple : nous ne sommes pas encore à l’égalité.
Nous avons entendu des parcours inspirants — Rachel Picard, Magalie Déchelette — qui ont parlé entrepreneuriat et financement avec franchise. Et j’ai particulièrement aimé la conclusion d’ONU Femmes, avec un message fort de Carlotta Gradin.
Bref, j’aime cette journée, ce qu’elle ouvre, et l’élan qu’elle donne pour la suite.
Je n’aime pas👎
« Mais mon “je n’aime pas“ est tout aussi essentiel : ce sont les résultats mêmes de notre observatoire.
Avec près de 2 000 répondants, dont 84 % de femmes, les données sont claires… et parfois inquiétantes.
Sans surprise, notre secteur compte une majorité de femmes aux postes opérationnels, mais encore trop peu aux postes de décision ou à la tête d’entreprises. Et ce n’est qu’un début :
Une femme sur deux gagne moins de 30 000 € par an.
À diplôme égal, 75 % des hommes deviennent dirigeants, contre seulement 45 % des femmes.
48 % des professionnels déclarent avoir subi une discrimination liée au genre : écarts de salaire, remarques sexistes, freins à l’évolution…
Ça, je n’aime pas.
Mais j’en aime l’honnêteté : elle nous permettra d’avancer ensemble, femmes et hommes. Après une année de travail, je n’aime pas les chiffres… mais j’aime la prise de conscience qu’ils provoquent.
Et j’espère que, pour inverser la tendance, il nous faudra beaucoup moins de vingt ans.«
OD
